braniya chiricahua




L'ancien se meurt, le nouveau ne parvient pas à voir le jour. Dans ce clair-obscur surgissent des monstres.
Antonio Gramsci

mardi 17 février 2015

700 ARTISTES BRITANNIQUES CONTRE L'ETAT SIONISTE

A quand un engagement similaire des artistes français ?
Les cinéastes Ken Loach, Mike Leigh et le romancier Hari Kunzru





"Comme plus de 600 autres artistes, nous annonçons aujourd'hui que nous ne nous engagerons plus dans des relations culturelles avec Israël comme nous avions l'habitude de le faire."
Dans une lettre publiée par The Guardian ce vendredi, une centaine d'artistes a annoncé couper les liens avec Israël et ses ressortissants, rejoignant ainsi 600 autres figures du monde culturel. Les artistes signataires de la pétition Artists for Palestine UK ont annoncé qu'ils refuseraient dorénavant toute invitation professionnelle de la part d'Israël, de ses ressortissants et de n'importe quelle institution liée au gouvernement.
Les artistes accusent Israël de mener une guerre sans relâche contre le peuple de Gaza depuis cet été. "Les Palestiniens n'ont connu aucun répit de la part d'Israël qui attaque perpétuellement leur territoire, leurs moyens de subsistance et leur reconnaissance en tant qu'État."
Les artistes reprochent également à Israël de mener une guerre sur le sol culturel palestinien."L'armée[israélienne] vise les institutions culturelles palestiniennes et empêche la libre circulation des travailleurs culturels". Selon eux, les théâtres palestiniens subissent le colonialisme d'Israël qui tente d'imposer sa marque par les compagnies théâtrales et les diplomates culturels.

C'est pourquoi les artistes ont décidé "de ne pas jouer de musique, de ne pas accepter des récompenses, ne pas assister à des expositions, des festivals, des conférences, des master class ou des ateliers à Tel Aviv, Netanya, Ashkelon ou Ariel (des villes israéliennes) jusqu'à ce qu'Israël respecte le droit international et mette un terme à sa politique colonialiste qui opprime les Palestiniens".

La centaine d'artistes, dont le romancier et essayiste Hari Kunzru, l'ex-chanteur de The Verve Richard Ashcroft, les cinéastes Ken Loach et Mike Leigh, rejoignent ainsi 600 autres qui ont signé la pétition appelant au boycott culturel d'Israël.

http://www.lefigaro.fr/culture/2015/02/16/03004-20150216ARTFIG00343-une-centaine-d-artistes-britanniques-appelle-au-boycott-culturel-d-israel.php#xtor=AL-201

vendredi 13 février 2015

UN GRAND MOMENT DE RADIO

Radio France Internationale a convié, à l'occasion de la sortie du tome I de ses mémoires ("Quand une nation s'éveille", éditions Inas), Sadek Hadjerès à un entretien mené par Yasmine Chouaki. C'est ici http://www.rfi.fr/emission/20150208-sadek-hadjeres/


Sadek Hadjerès

Docteur en médecine, chercheur en sciences médicales, sa carrière de brillant professeur en faculté de médecine semblait toute tracée. La vie en décidera autrement. Fils et petit-fils d'instituteurs -ce qui, en ces années 20 du XX° siècle était exceptionnel pour un Algérien-, Sadek Hadjerès va mener un cursus scolaire sans faute qui le mènera au doctorat de médecine à l'université d'Alger. Mais le chemin de l'élève studieux aura croisé auparavant la politique sous les espèces du scoutisme puis du militantisme étudiant. C'était inévitable. En ces années marquées par la réforme morale et politique engagée par le cheikh Benbadis, l'idée nationale prenait forme à une vitesse que l'on n'aurait pas imaginée : le code de l'indigénat à peine levé (1936), un bouillonnement politique prodigieux sortait l'Algérie de la sidération dans laquelle l'avaient plongée les horreurs de la conquête coloniale.

Le jeune Sadek s'engage dans le PPA (parti du peuple algérien) dont il sera le président de sa section universitaire. L'étudiant aura tôt fait de découvrir l'étroitesse idéologique de ce parti : la parution d'une brochure intitulée "L'Algérie libre vivra" provoquera ce qu'il est convenu d'appeler improprement "la crise berbériste" (1949). Sadek a été l'un des trois rédacteurs de ce document. Il quitte alors le PPA. Président de l'AEMAN (association des étudiants musulmans d'Afrique du nord). Il rejoint le PCA (parti communiste algérien) dont il deviendra très vite l'un des dirigeants les plus importants en même temps qu'un élu (conseiller général dans la circonscription d'El-Harrach - Maison-Carrée).


La guerre d'indépendance éclate. Le PCA est interdit quelques mois après (septembre 1955). Sadek plonge dans une clandestinité dont il ne sortira qu'en juillet 1962, à l'indépendance. En 1956, il aura rencontré à deux reprises 'Abane Ramdane et Benkhedda, deux des cinq responsables du CCE (comité de coordination et d'exécution, l'organe suprême du FLN), afin de régler la destination des armes détournées par le militant du PCA, Henri Maillot, et le sort des CDL (combattants de la libération, structure de guerre du PCA) -qui seront versés dans le FLN. Durant toute la durée de la guerre, Sadek ne quittera pas l'Algérie. Condamné aux travaux forcés par contumace, il échappera constamment à l'armée et à la police colonialistes.


À l'indépendance, le PCA est immédiatement interdit par le FLN qui le somme de le rejoindre. S'ensuit alors une période de confusion durant laquelle le PCA aura un pied dans le FLN et un pied dehors, les dirigeants communistes ne voulant pas lâcher la proie pour l'ombre mais sont également désireux de ne pas gêner un FLN qui s'engageait, avec la Charte d'Alger, dans l'édification socialiste. Le coup d'état du colonel Boukharrouba (alias Boumédiène) allait clarifier les choses. Après une courte période d'opposition frontale au nouveau pouvoir (dans une structure dite ORP- organisation de la résistance populaire), les dirigeants communistes revinrent à l'essentiel, la refondation du PCA. Ce qui fut fait avec la création du PAGS -parti de l'avant-garde socialiste-(janvier 1966).



Yasmine Chouaki
Depuis le coup d'état du 19 juin 1965, Sadek avait replongé dans la clandestinité. Il en sortira en 1989, à la faveur de la fin du régime du parti unique. Mais le multipartisme décrété par le pouvoir allait se révéler comme un jeu mortellement piégé. Les deux seules forces réelles d'opposition étant le PAGS et le FIS -front islamique du salut-, le pouvoir fit tout pour les lancer l'une contre l'autre, escomptant se débarrasser d'elles à moindres frais. La direction du PAGS, infiltrée jusqu'au sommet par les services secrets, ne voulut pas suivre la ligne de la modération et d'intelligence de la situation prônée par son Premier secrétaire, Sadek ; elle suivit la ligne éradicatrice des milieux de la hiérarchie de l'armée et des services de sécurité. Le résultat final en fut bien la disparition des deux partis.


Certainement la mort dans l'âme, pressentant ce qui allait advenir, Sadek s'était mis en congé du parti en 1991. Il prit peu après le chemin de l'exil. Juste décision.


Marié à Aliki Papadomichelaki, dont la vie de militante communiste grecque (et cadre de Syriza) est aussi incroyable que celle de son époux, Sadek vit en France et en Grèce. Il achève la rédaction de ses mémoires, les mémoires d'un homme hors du commun, doté d'une grande culture et par dessus tout d'une modestie sans pareille. Mais il est vrai que la modestie est l'apanage des grands. Écoutez, amis du blogue, cet entretien ; vous entendrez des choses qui ne vous laisseront pas insensibles. Comme celle-ci, par exemple : durant la bataille d'Alger, Sadek trouve refuge auprès du diocèse d'Alger. Arrive l'abbé Scotto, (curé de la paroisse de Bab-El-Oued) au moment du repas. Il voit "l'invité" et au lieu de dire la prière chrétienne ordinaire, il dit "Bismallah" (qui est l'invocation des musulmans à Dieu). Ou cette autre : Sadek circulait dans Alger quadrillé par les parachutistes, munie d'une carte d'identité de l'ami et sympathisant juif. Qui sera tué dans l'attentat contre le Casino de la corniche !



En ces temps, où certains s'efforcent d'allumer la guerre des religions, Sadek dit NON à sa manière, simplement en rappelant comment les gens vivent. Et c'est bien pour cela qu'il est un politique fin et avisé. Vivement le tome II !


P.S. Vous aurez droit également à des chansons choisies par Sadek : "Ya Rayah" de Dahmane (pour le harrachi de coeur qu'il est), Louiza Tounsia (juive tunisienne, manière de rendre hommage à l'Andalous) et "l'ensorcelante" Asmahane dans sa bouleversante prestation "Ya habibi ta'ala".

samedi 31 janvier 2015

SOUMISSION



Le Monde a publié une tribune libre d'Alain Badiou*. Le philosophe y développe ses réflexions sur les attentats de Paris. En introduction, des considérations générales sur ce monde dominé par le capitalisme financier, sur cette France dominée par le "totem de la République laïque". Puis vient l'analyse de l'affaire.

A. Badiou qualifie la tuerie de crime de type fasciste. "Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ? Je dirais qu’ils ont commis ce qu’il faut appeler un crime de type fasciste. J’appelle crime de type fasciste un crime qui a trois caractéristiques. D’abord, il est ciblé... parce que sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce qui veut dire strictement identitaire : nationale, raciale, communautaire, coutumière, religieuse… En la circonstance, les tueurs sont antisémites."


Passons sur la pétition de principe qui consiste à caractériser un crime fasciste de… crime à caractère fascisant. Remarquons également que le crime de type fasciste ainsi défini par sa caractéristique identitaire (nationale, raciale, communautaire, coutumière, religieuse…) ne laisse en dehors de son périmètre que le crime crapuleux, et encore. C'est dire autrement que tout ou presque peut être qualifié de crime fasciste. Un concept à l'extension aussi vaste a une compréhension faible, comme disent les philosophes.


Comme il est impossible que la chose ait échappé à Badiou, cherchons-en la raison cachée. La réponse est dans la phrase qui suit celle reproduite plus haut. "(En la circonstance, les tueurs sont antisémites.) Souvent le crime fasciste vise des publicistes, des journalistes, des intellectuels ou des écrivains que les tueurs estiment représentatifs du bord opposé. En la circonstance, Charlie Hebdo." Qu'est-ce à dire ? Que les tueurs ont perpétré un crime fasciste parce qu'antisémite et que c'est ce qui les a motivés à s'attaquer à Charlie-Hebdo.


J'avoue que je ne comprends pas. D'abord, je ne sache pas que Charlie-Hebdo était un journal "sémite"(ce qui voudrait dire quoi, d'ailleurs ?) ; ensuite, je suis très étonné qu'un philosophe rompu au concept puisse utiliser une notion aussi piégée et arnaqueuse que celle d'antisémitisme, notion bricolée pour désigner la détestation des Juifs et devenue l'arme de destruction massive aux mains des sionistes.


Sans cuistrerie aucune, rappelons que le terme de sémite désigne un groupe de langues (dit chamito-sémitique et comprenant entre autres l'arabe, l'araméen, l'amharique, l'hébreu…) et non une ethnie, encore moins une religion. Mais on sait bien pourquoi les sionistes l'utilisent à tout propos : pour masquer ce fait établi que 9 Juifs sur 10 dans le monde sont d'origine ashkénaze, des caucasiens de l'ancien empire khazar qui n'ont strictement rien à voir avec la Palestine historique ni avec ses langues. Le mot antisémitisme permet de couvrir cette vérité et de légitimer les prétentions des ashkénazes sur la terre de Palestine.


Pourquoi donc A. Badiou, qui n'ignore rien de ces choses, traite-t-il les auteurs de l'attentat contre Charlie-Hebdo d'antisémites ? Pour pouvoir les renvoyer à la nuit du crime fasciste, celui où tous les tueurs sont gris. Et de pouvoir ainsi évacuer toutes les questions gênantes -et elles sont nombreuses !- concernant les circonstances réelles de la commission de l'acte. De plus, A. Badiou, pour la commodité de son argumentation, conjoint implicitement les deux attentats -celui contre le journal et celui contre la supérette casher- en parlant des "trois jeunes Français". Ce petit tour de passe-passe lui permet de justifier la caractérisation de l'attentat contre Charlie-Hebdo d'antisémite. Tout se passe, en effet, comme si l'"on avait voulu", en couplant les deux attentats, s'assurer que la fusillade du journal soit bien vue comme un acte antijuif, ce qui n'allait pas de soi.


Se débarrasser d'un journal qui gênait tout le monde et de toute façon failli, raviver le sentiment d'insécurité des Juifs de France (et les pousser à faire l'alya), mettre sur le dos des musulmans ces crimes barbares et les désigner comme l'ennemi "civilisationnel", voilà objectivement les bénéfices qu'un organisateur potentiel de ces attentats aurait pu attendre de leur commission et dont nul -s'il est honnête- ne peut nier la logique. Par ailleurs, comment expliquer qu'un événement qui ne pouvait être perçu que comme un énorme fiasco sécuritaire se transforme en son contraire et devienne un chant d'amour -grotesque- à la police et un satisfecit au gouvernement ?


Un petit cours d'ingénierie sociale apprendrait aux Parisiens qu'ils ont fait sans nul doute l'objet d'une manipulation retorse. Ceux qui comme moi ont vécu la guerre d'Algérie et la guerre civile contrôlée des années 90 dans ce même pays savent ce que c'est que la manipulation des masses. Nul ne peut nier non plus le bénéfice principal que le gouvernement français a retiré objectivement -qu'il l'ait recherché ou non- de cet événement : la menace existentielle du FN est -pour le moment- écartée.


A. Badiou, par son article, loin d'avoir contribué à éclairer les tenants et les aboutissants de ces attentats, les a rendus plus opaques en sacrifiant au totem de l'antisémitisme. Il faut croire que la force de dissuasion de cette arme est inégalée qui a réussi à détruire l'intelligentsia française, rien de moins. Après cela, Badiou peut vitupérer ce gredin de Voltaire, en appeler à Rousseau, à Robespierre et au drapeau rouge : ça ne mange pas de pain.


Voilà qui me rappelle une anecdote qui avait cours en Algérie dans les années 60. Au cours d'une réunion du comité de l'Union des écrivains algériens (UEA), le prénommé Kaddour propose une motion de dénonciation de l'agression impérialiste US contre le Vietnam mais n'a pas un mot pour le poète communiste -par ailleurs l'un des fondateurs de l'UEA- Bachir Hadj-Ali, emprisonné et torturé par le régime. Le poète Azzegah l'interpelle alors en ces termes :

Mon ami Kaddour
Tu roules sur du velours.


*http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/01/27/le-rouge-et-le-tricolore_4564083_3232.html

mercredi 21 janvier 2015

LA FABRIQUE DU MALHEUR




"Delfeil de Ton (l'un des fondateurs de Charlie-Hebdo), … accuse depuis longtemps (Philippe) Val d’entraîner Charlie dans un combat sionisto-islamophobe..." *

"Toute l’opération [des frères Kouachi] porte la signature de services secrets. Bien sûr, nous n’avons pas de preuve. Je ne dis pas que les autorités françaises sont derrière ce crime, mais qu’ils (sic) ont pu avoir permis qu’il ait lieu." **

La première citation est extraite du quotidien Le Monde et signée Ariane Chemin, grand reporter. La seconde est une affirmation de Jean-Marie Le Pen faite dans un entretien au journal russe Komsomolskaia Pravda. J-M Le Pen est l'un des hommes les mieux informés de France car, en tant que président historique du Front national (FN), il dispose de nombreux relais dans les appareils d'État, particulièrement dans la police. Les deux citations tracent le cadre exact de la problématique des attentats qui viennent d'avoir lieu à Paris : des opérations sous faux drapeau menées par des individus manipulés par des services secrets. Exactement comme le 11/09 à New-York. Exactement comme l'affaire Merah.

À propos du 11/09, Laurent Guyénot, jeune et subtil politologue, a décortiqué le mécanisme d'une opération sous faux drapeau à double détente : le Mossad, organisateur de la destruction des tours du WTC, tient l'appareil d'état US en respect en le menaçant de l'accuser d'être derrière les attentats (Inside job), les éléments pour ce faire étant suffisamment nombreux et probants. En effet, de nombreux hommes politiques de premier plan (Dick Cheney, Donald Rumsfeld, Paul Wolfowitz, G.W. Bush etc.) se sont largement compromis avec les néoconservateurs qu'ils ont contribué à infiltrer dans les appareils d'état. Tétanisés par ce chantage, les gouvernants yankees n'ont d'autre choix que d'obéir et de confirmer la thèse officielle de l'attaque terroriste (El Qaïda job). La preuve ? Les USA n'auront d'autre choix que d'attaquer et de détruire l'Irak, comblant le vœu le plus profond de l'État sioniste de voir cet Irak, riche et moderne, renvoyé à l'âge de pierre. On se souvient du matraquage obsessionnel du New-York Times -la grosse caisse des néocons et du groupe de pression juif américain- incitant les USA à attaquer l'Irak.

Et c'est le même New-York Times qui a vendu la mèche, révélant que Kouachi était en cheville avec El Qaïda au Yémen, alors même que les autorités françaises maintenaient le silence et le flou sur les auteurs du massacre ! La grille de lecture de Laurent Guyénot n'est-elle pas de mise pour comprendre les tenants et les aboutissants des attentats de Paris ? À l'évidence, oui. Tout le monde a en vue l'invraisemblable scénario du passeport trouvé, intact, au milieu des millions de tonnes de gravats encore fumants du WTC ! Qu'on ne manquera pas de rapporter au scénario de la carte d'identité trouvée dans la voiture des frères Kouachi. De même, que l'attaque de la supérette casher n'est pas sans rappeler l'attaque de l'école juive de Toulouse. La question est ici de savoir quels liens établir entre deux séries de faits : les assassinats commis à Montauban contre des militaires français d'origine maghrébine et les meurtres perpétrés contre les élèves de l'école juive de Toulouse ; et, d'autre part, le carnage perpétré au siège de Charlie-Hebdo et les assassinats commis contre des citoyens juifs dans l'épicerie casher. Le seul lien logique est que dans les deux cas, cela a permis à l'état sioniste de prétendre être concerné (puisqu'il se pose comme le représentant légal des Juifs du monde) et d'intervenir sans vergogne dans les affaires de la France, jusqu'à forcer la main à l'Élysée (Le Monde dixit) pour participer à la marche du 11 janvier. Marche officielle qui a débuté place de la République et s'est triomphalement achevée à … la grande Synagogue de Paris. Les Français ont pu alors voir les criminels de guerre sionistes plastronner comme en terrain conquis.

Après le silence et le flou, se sont ensuivis la surabondance de détails sur les auteurs présumés -qui s'avèrent être très connus et suivis par les services de sécurité français, algériens et sionistes sans aucun doute-, l'organisation de l'émotion populaire, la mercatique indécente autour de la parution de Charlie-Hebdo, les manifestations grotesques d'unité nationale et internationale, le pathos si lourdement mis en scène, toutes choses qui ont concouru à saturer l'événement afin de le rendre inintelligible, excédant les capacités rationnelles des individus. Un effet de sidération. Il faut, dès lors, faire le chemin inverse : écheniller l'événement, le ramener à sa structure logique en se posant les questions de simple bon sens et en mettant les choses en perspective. 

En voici une, de mise en perspective :

Avant les attentats : un gouvernement et un Président impopulaires, une classe politique discréditée, un Front national au seuil du pouvoir. 
Après les attentats : un gouvernement et un Président requinqués, une classe politique qui s'est refait une virginité, un Front national isolé. 
[Le FN n'a pas su éviter le piège qui lui était tendu : participer à l'unanimisme national -et passer pour une formation du système- ou refuser -et passer pour un paria. Pour déjouer la manœuvre, il aurait fallu avoir le courage de dire ce que J-M Le Pen a déclaré, mais bien tard. Or cela était tout simplement impossible pour une présidente du FN engoncée dans une logique anti-musulmane et jouant la carte de l'alliance avec le sionisme.]

En voici une autre :

Après le 11/09, les néocons ont pris les commandes de l'appareil d'état US.
De l'affaire Merah, ses organisateurs espéraient une réélection de Sarközy et une entrée en force des pro-sionistes dans les appareils d'état. Cela ne s'est pas réalisé mais qu'à cela ne tienne : les sionistes ne mettant jamais leurs œufs dans le même panier, c'est le parti le plus sionisé de France, le PS, qui a gagné. Donc, pas de problème, c'est comme si Sarközy avait été réélu. Et de fait, qui peut voir la différence profonde entre un Sarközy atlanto-sioniste farouche et un Valls ultra-sioniste exalté ?

De simples questions de bon sens :

Qui nous dit que le tueur de Montauban et celui de Toulouse étaient la même personne ? Et que cette personne était Mohamed Merah ? Qui nous dit que les auteurs du massacre de Charlie-Hebdo étaient les frères Kouachi ? Dans l'un et l'autre cas, en effet, les tueurs étaient masqués. Et ils sont opportunément morts. Personne n'est obligé de croire la police sur parole -c'est même pour cela qu'il y a une investigation judiciaire indépendante menée, en principe, par un juge d'instruction. Et que le principe fondateur du Droit civilisé est l'Habeas Corpus, la présence physique du présumé coupable à son procès contradictoire. Évidemment, s'il est mort avant, cela simplifie les choses et on peut dire tout et son contraire à son sujet.  

Pourquoi le commissaire de la PJ de Limoges -qui enquêtait sur un pan particulier de l'affaire Charlie-Hebdo- s'est-il "suicidé" ? Pourquoi les médias passent-ils sous silence ce fait ? Selon le très professionnel site Panamza.com, le commissaire enquêtait sur la famille de Jeannette Bougrab, compagne de Charb.

Qui est au juste Hayat Boumédiène ? Les services de police la connaissaient bien puisqu'ils la surveillaient étroitement ainsi que son compagnon Coulibaly. Une taupe infiltrée dans les milieux islamistes ? Au profit de quels services ?

Dans la guerre des civilisations que mènent les néocons américano-israéliens -et dans laquelle ils veulent entraîner le monde entier, pour le plus grand bénéfice de l'état sioniste-, Charlie-Hebdo a joué le rôle du picador dans la corrida : exciter le taureau en multipliant les piques. De ses incessantes attaques contre la religion musulmane et son prophète, il escomptait des réactions violentes des adeptes de l'islam qui accréditeraient la propagande sioniste : ce sont des barbares auxquels fait face la colonie juive de Palestine, bastion avancé de la civilisation dans un océan de sauvagerie. Ceux qui ont organisé le carnage au siège du journal et/ou ceux qui savaient et ont laissé faire s'inscrivent exactement dans cette logique de guerre. Ce qui veut dire que les caricaturistes de Charlie-Hebdo ont été délibérément sacrifiés par les maîtres du jeu. 

On a le droit de s'interroger sur l'aveuglement de ces journalistes. (Voyez ce qu'en dit Delfeil de Ton dans l'article cité du Monde signé Ariane Chemin, en particulier sur les interrogations et les doutes de Georges Wolinski.) D'autant plus que les avertissements et les occasions d'ouvrir les yeux n'ont pas manqué : Delfeil de Ton et Olivier Cyran qui quittent le journal ; l'affaire Siné qui démontre que Val s'est mis sous la protection du groupe de pression sioniste, l'arrivée au journal de Caroline Fourest, etc.. Tout cela n'a pas suffi car la croyance est très répandue dans les milieux du journalisme et du spectacle français que si l'on se met sous la protection des groupes de pression sionistes, on ne risque rien. Vous ne risquez rien jusqu'au jour où l'on vous présente la facture.

La liberté d'expression en acte
On nous dit que 4 millions de personnes (sic) -tiens ! Le ministère de L'Intérieur ne s'est pas manifesté qui divisait par 5 les chiffres de la Manif pour tous- ont marché le 11/01 pour la liberté d'expression. Le lendemain, Dieudonné était placé en garde à vue pour avoir écrit "Je me sens Charlie Coulibaly". Ce qui veut dire : je suis un humoriste -comme Charlie- et je suis traité comme un terroriste -comme Coulibaly. Mais le journaliste Philippe Tesson peut dire, sur Europe 1, "Ce sont les musulmans qui apportent la merde en France" sans que la justice ni la police ne voient là matière à s'autosaisir. Le slogan "Liberté d'expression" clamé par les marcheurs prend, dès lors, sa véritable signification : le droit d'être raciste. Et le même P. Tesson a pu dire sans être aucunement inquiété que Dieudonné devrait être fusillé par un peloton d'exécution. Appel au meurtre dans la France de 2015. La critique de la religion musulmane ne peut pas ne pas être perçue par ceux qui la reçoivent en pleine face comme le bon vieux racisme anti-arabe qui n'a plus le courage de s'assumer. Dame ! Critiquer la religion participe de l'esprit des Lumières tandis que moquer une race vous assimile à un nazi, ce qui est la suprême déchéance.

Comment les musulmans qui répètent, après le Coran, "Notre seigneur 'Issa (Jésus), que le salut soit sur lui" et "Notre seigneur Moussa (Moïse), que le salut soit sur lieu", qui révèrent la Vierge Marie, pourraient-ils comprendre que leur prophète ne soit pas évoqué par les autres avec le respect qui lui est dû, selon eux ? Mais l'anarchiste bouffeur de curés n'en a cure, lui ; son horizon ne va pas au-delà de la loi de 1905 qu'il pense universelle. Il ne sait peut-être pas que la reine d'Angleterre est en même temps chef de l'église anglicane et que le problème de la dyarchie spirituel/temporel a été réglé dans ce pays par Henri VIII. (Une qui ne le savait pas est l'inévitable Caroline Fourest qui voulait profiter d'un plateau de télévision anglaise pour exhiber, en subreptice, la une de Charlie-Hebdo : mal lui en a pris, elle s'est fait jeter du studio comme une malpropre.) 

Les musulmans de France sont des petites gens, en général des prolétaires immigrés originaires du Maghreb et de l'Afrique subsaharienne. Ils n'ont pas d'élite qui puisse parler pour eux et les défendre. Ils n'ont pas les codes d'accès à la société moderne. Ils baragouinent juste un peu de français. Ils n'ont pas de groupes de pression constitués à l'instar d'autres groupes de la population française. Ils ne forment pas une communauté à part et s'ils vivent ensemble, ce n'est pas qu'ils l'ont voulu c'est parce qu'on les a parqués dans des HLM qui sont les seules habitations que leurs maigres moyens autorisent. C'est pour tout cela qu'ils sont vulnérables et qu'il n'en coûte rien aux lâches -qui sont forts avec les faibles et rampants face aux forts, si vous voyez ce que je veux dire- de s'en prendre à eux. Certains, à l'instar du raciste Liebermann -qui à peine arrivé de sa Moldavie natale veut déporter les Palestiniens qui vivent là depuis des millénaires-, rêvent à haute voix d'en faire autant avec les musulmans de France. Sauf qu'ils ne disent pas déportation mais ré-émigration. Comme avec doigté ces choses ignobles sont formulées ! (Avez-vous remarqué combien dans ce pays l'art de la litote peut servir la discrimination ? La palme en revient à Michel Debré qui avait gelé les pensions des anciens combattants africains en parlant de cristallisation. La classe !)

Le mot de la fin ? Moi, fils d'un musulman réformiste (badissi) proche du PCA, je dis ma solidarité avec ces prolétaires musulmans et je crache sur les racistes -journalistes coolies, "philosophes" escrocs, essayistes cumulards, écrivaillons grincheux-  qui les prennent pour cible ainsi que sur ceux qui manipulent leurs enfants perdus. Un vent mauvais, très mauvais, souffle sur la France. Le Barnum grotesque de l'unanimisme républicain -entièrement récupéré, encore une fois, par les criminels de guerre sionistes- ne donnera pas le change longtemps -s'il n'a déjà épuisé ses effets. Le réel est, en effet, déjà de retour avec un Valls qui parle de la France en termes d'apartheid. Encore une tentative de masquer le vrai problème politique du pays en le ramenant aux musulmans immigrés. Non monsieur ! Le vrai problème politique de la France, ce n'est pas ses immigrés. Le vrai problème de la France, c'est qu'elle a perdu sa liberté en se soumettant aux groupes de pression atlanto-sionistes qui la mèneront au malheur. Comme ils ont mené au malheur Charlie-Hebdo.


* http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/14/polemique-dans-la-famille-charlie hebdo_4556428_3224.html#7RKR64bl0UxqGWWv.99

** https://fr.news.yahoo.com/charlie-hebdo-jean-marie-pen-adepte-th%C3%A9orie-complot-155233167.html


samedi 17 janvier 2015

POUR LE PEUPLE GREC ET SYRIZA ! APPEL


Alexis Tsipras
A l'initiative de Mohamed Harbi -historien, spécialiste du mouvement nationaliste algérien- et du docteur Sadek Hadjerès -dirigeant historique du Parti communiste algérien, puis du Parti de l'avant-garde socialiste-, nous appelons à soutenir le parti Syriza, défenseur des intérêts légitimes du peuple grec et de ses couches les plus défavorisées.

Une importante bataille électorale et politique, aux enjeux nationaux et internationaux multiples, va s’ouvrir en Grèce avant et après le 25 janvier.
L’aggravation d’une politique d’austérité meurtrière ne concerne pas seulement le peuple grec qui rejette la politique de misère et de subordination nationale aux diktats de la « Troïka » (FMI, Commission de Bruxelles et Banque Centrale européenne). Les récentes évolutions économiques et géopolitiques mondiales et régionales confirment que des dégradations, encore pires, menacent les peuples s’ils ne s’opposent pas efficacement aux politiques qui tendent littéralement à les écraser.
Cette bataille touche aux intérêts vitaux communs des travailleurs, des sans-emploi, des peuples et des Etats tout autour de la Méditerranée. Menacés dans leur souveraineté et leurs intérêts légitimes par les menées hégémonistes de l’OTAN, ces peuples affrontent dans leur quotidien, les assauts, de plus en plus violents, du néolibéralisme mondial contre leur niveau de vie, leurs acquis sociaux, leurs droits et libertés démocratiques, leurs aspirations à la paix et à la sécurité.
Les forces mobilisées autour de SYRIZA, apportent à tous la preuve qu’il est non seulement nécessaire mais surtout possible de mettre en échec le pillage des ressources nationales et les chantages réactionnaires. Ces menées et pressions visent à faire supporter aux peuples les conséquences désastreuses de la crise structurelle du capitalisme financier néolibéral. Ce qui effraie le plus ce dernier qui prétend dicter le vote des citoyens contre leurs propres intérêts légitimes, c’est que les luttes animées par la gauche radicale grecque proposent un programme alternatif -sérieux, constructif et mobilisateur- au chaos destructeur des politiques d’AUSTERITE. Ce programme et ces luttes ouvrent de nouvelles perspectives aux peuples et à leurs résistances, en Europe et partout dans le monde.
Ces luttes sociales et politiques en Grèce méritent notre solidarité active, sous toutes formes d’initiatives possibles. Tout comme la résistance nationale des peuples dominés, particulièrement celle du peuple palestinien pour le droit à la reconnaissance internationale de son Etat, ainsi que les luttes pour le respect des droits et de la dignité des immigrés et des réfugiés partout dans le monde. Ceci commence par donner une information appropriée sur les enjeux de cette bataille, face aux méga-mensonges et pilonnages médiatiques.
Soyons aux côtés des forces de gauche en Grèce contre la paupérisation et l’hégémonisme. C’est ainsi servir la cause commune des peuples, y compris le peuple algérien, pour faire reculer l’oppression et l’exploitation.
Le 7 janvier 2014.

LES PREMIERS SIGNATAIRES
Mohammed HARBI. Historien du mouvement national ; 
Sadek HADJERES. Ex-dirigeant communiste (1952-90) ; 
Daho DJERBAL. Universitaire historien ; 
Abdelkrim ELAIDI. Professeur universitaire ;
Lemnouer MERROUCHE. Historien ;
Abdelaziz SAOUDI. Journaliste (blog algerie.infos-saoudi) ; 
Omar BENDERRA. Militant associatif ;
Amel Dahane FARDEHEB. Doctorante historienne ; 
Aïssa KADRI. Professeur émérite ; 
Messaoud BENYOUCEF, écrivain
Ahmed MAHI. Dr-ing. Ancien membre direction du PAGS ; 
Hocine BELALLOUFI. Militant associatif et analyste géopolitique ; 
Youcef TOUNSI. Consultant, écrivain ; 
Farid CHERBAL. Maître de conférences et de recherche à l’USTHB ;
Noureddine SAADI. Universitaire et écrivain ; 
Saci BELGAT. Universitaire et militant associatif ; 
Arezki METREF. Ecrivain-journaliste ;
Aziz BENSADEK. Militant pour une alternative démocratique et sociale ; 
Mustapha GHOBRINI. Militant MDS ; 
Mohamed LOUNIS. Docteur en médecine ; 
Khider LOUELH. Auteur et militant associatif ; 
Boukkhalfa BENABDESSLAM. Docteur en médecine ;
Mokhtar CHAALAL. Ecrivain ; 
Salah BOUDI. Militant associatif ; 
Saïd BOUAMAMA. Sociologue, écrivain et militant associatif ; 
Ahmed DAHMANI. Enseignant-chercheur ;
Madjid BENCHIKH. Professeur émérite en Droit, ancien Doyen de la Faculté de Droit, ancien président d’Amnesty International Algérie ;
Fernand GALLINARI. Universitaire et ingénieur de projet ; 
Ali BENSAAD. Universitaire ; 
HOURRIYA. Militante associative ; 
Allal TEWFIQ. Militant associatif ;
Omar BOURABA. Militant associatif ACDA ;
Samir GHEZLAOUI. Doctorant en communication et Journaliste ;
Aziz CHOUAKI. Ecrivain, metteur en scène ;
Ali GUENOUN. Historien ;
Belaid ABANE. Professeur en médicine, écrivain ; 
Azedine LATEB. Doctorant
Horri DJELLOUL-NACEUR, Dr en médecine, ancien membre de la direction du PAGS
Nadir BOUMAZA, professeur émérite des Universités



Les signatures sont à envoyer à l’adresse électronique suivante :
adomichelak@gmail.com
Madame Aliki Papadomichelaki, cadre de SYRIZA & correspondante des quotidiens AVGHI et ISKRA, ainsi que de la radio TO KOKKINO

samedi 10 janvier 2015

JE NE SUIS PAS CHARLIE ! (Actualisé)


Explication : le 22 juillet 1987, le caricaturiste palestinien Naji El Ali était assassiné à Londres par un agent du Mossad. Margaret Thatcher avait fait fermer l'antenne du Mossad et expulser deux espions de Tel-Aviv. Et ce fut tout.

Le lendemain des "attentats" du 11/9, le quotidien "Le Monde" -dirigé alors par Jean-Marie Colombani- titrait en une "Nous sommes tous des Américains". Cri du coeur, cri de vérité alors que l'on ne savait encore rien des probables auteurs des attentats. Peu importe disait le journal : l'Amérique est attaquée, nous sommes avec elle, mieux nous sommes elle. C'est dire autrement qu'en dernière analyse, nous nous sentons profondément américains parce que l'Amérique, c'est notre culture, notre civilisation -les yankees ont inventé la notion de "choc des civilisations" justement pour cela, obtenir l'alignement des Européens derrière eux, contre l'Autre, l'inconnu, le barbare. Hier, le barbare était le communiste, aujourd'hui, c'est le musulman.

Aujourd'hui, on nous suggère qu'il faut dire, clamer, écrire : "Je suis Charlie". Et c'est un Philippe Val larmoyant qui a soufflé ça aux médias ! P. Val, celui qui a embringué Charlie-Hebdo dans la guerre que les néocons criminels ont déclaré à la religion musulmane sous couvert de défense de la liberté d'expression, et qui porte une responsabilité écrasante dans la dérive insensée du journal. Mais souvenons-nous comment Val a défendu la liberté d'expression de l'un de ses caricaturistes, Siné, qui avait simplement conclu ironiquement la chronique des épousailles du fils Sarközy avec l'héritière des magasins Darty par un "Il ira loin ce petit !" Gros tintamarre des médias-coolies des officines sionistes. Val s'empresse de licencier Siné qui sera encore traîné devant les tribunaux (qui le relaxeront). Liberté d'expression ? De grâce, assez de mensonges, d'hypocrisie et de lâcheté !

Pas plus qu'hier, après le 09/11, je n'étais yankee -bien au contraire, j'avais pris une mesure de rétorsion immédiate, celle de ne plus jamais acheter Le Monde-, pas plus aujourd'hui je ne suis Charlie. Être Charlie, c'est cautionner la ligne néocon du journal. Être Charlie, c'est être aux côtés de Philippe Val, de Caroline Fourrest, d'Antoine Sfeir, de Mohamed Sifaoui et de Jean-Baptiste Bothul (le philosophe que le monde envie à la France), ce qu'à Dieu ne plaise ! Être Charlie, c'est être manipulé comme l'ont été les caricaturistes de Charlie-Hebdo eux-mêmes et les Kelkal, Merah, Kouachi et consorts.

Il faut voir les choses dans leur développement. Déjà, des éléments nouveaux se sont fait jour qui ne laisseront pas d'interroger les gens qui ne veulent pas bêler avec le troupeau :

1-La voiture de police fixe -celle qui était en faction en permanence devant l'entrée de l'hebdomadaire avec deux policiers-,aurait été supprimée du dispositif de sécurité récemment. C'est Jeannette Bougrab, ancienne secrétaire d'Etat de Sarközy et compagne de Charb (Stéphane Charbonnier, directeur de Charlie-Hebdo), qui l'a dit (sur France 2).

2-Les services secrets algériens ont alerté leurs homologues français le 06 janvier de l'imminence d'un attentat à Paris. Ce qui veut dire que les services algériens ont des taupes dans ces milieux. À chacun de tirer la conclusion qui lui semble découler logiquement de cet état de faits. Personnellement, cette information me glace l'échine.

3-Le "New-York Times" a révélé que l'un des frères Kouachi a fait une formation dans un centre d'entraînement d'El Qaïda au Yémen. Cette "information" a mis les services français dans une situation embarrassante. Le ministre de l'Intérieur (sur France 2) s'est montré sceptique sur la validité de cette information. Rappelons que le New-York Times -les autochones l'appellent le "Jew-York..." - est le porte-parole de la communauté juive new-yorkaise et celui des néocons. Il s'est particulièrement distingué par son acharnement en faveur d'une intervention en Irak. Chacun en tirera les conclusions.

4-La chaîne BFM vient de révéler qu'elle a pris contact, téléphoniquement, avec les présumés auteurs des attentats contre Charlie-Hebdo et contre la supérette casher. Le plus étrange est que ces contacts ont été pris au moment où les forces de police encerclaient les présumés auteurs. La question essentielle que posait BFM était de savoir si les présumés auteurs se réclamaient d'une organisation et laquelle. C'est comme si BFM savait que les présumés auteurs n'allaient pas sortir vivants du siège et que la chaîne n'avait rien de plus urgent que de valider l'information du New-York Times. Plus urgent que de s'enquérir du sort des otages ou de conseiller aux présumés auteurs de se rendre. 

Après le choc, viennent les sentiments, bons ou mauvais ; après, viendra le temps de la raison, le temps où l'on regrette généralement de s'être laissé berner par des manipulateurs sans religion ni nation comme disent les Arabes.



vendredi 9 janvier 2015

UN ANCIEN DE CHARLIE-HEBDO PARLE




Cet article avait été mis en ligne sur ce blogue le 29 décembre 2013, sous le titre "La machine à raffiner le racisme brut". Je l'avais fait précéder d'un "chapeau" qui précisait le contexte dans lequel son auteur, Olivier Cyran, l'avait rédigé. Aujourd'hui, 9 janvier 2015, deux jours après la tuerie qui a décapité la rédaction de Charlie-Hebdo, je le remets en ligne. Tout est déjà là dans ce remarquable écrit : la dérive funeste d'un journal satirique devenu une machine de guerre néoconservatrice sous la houlette de son directeur Philippe Val, coolie d'Israël et de ses groupes de pression en France. Sarközy le récompensera en le nommant à la direction de France Inter. Les socialistes, revenus au pouvoir, ne l'ont pas viré : c'est dire qu'entre droite et gauche, il n'y a pas de différence au niveau de l'acceptation de la domination sioniste sur le pouvoir d'état. Le zèle judéophile déployé par Manuel Valls en est une illustration éloquente.
Machine de guerre néoconservatrice veut bien dire que Charlie-Hebdo a été partie prenante d'une guerre, d'une rare perfidie, celle du "choc des civilisations", concoctée à Washington et Tel-Aviv. Cette guerre prend pour cible le monde arabo-musulman pour deux raisons principales : 1) Tel-Aviv a un intérêt vital à détruire tous les états arabes en les présentant comme des barbares et en se présentant lui-même comme le poste avancé de la civilisation. 2) Washington ne supporte pas que ce monde arabo-musulman résiste à son pouvoir de séduction (soft power) et persévère dans son être.
Les deux acolytes rêvent d'un monde d'où toute diversité aurait été effacée, un monde d'individus isolés et décérébrés, des buveurs de Coca-Cola et des mangeurs de Mac-Do, auxquels il leur sera facile d'imposer leur domination. Avec un gouvernement mondial (à leur botte) siégeant de préférence à Jérusalem, comme le préconise Jacques Attali.   
De ce point de vue, la boucherie du 07 janvier apparaît d'ores et déjà comme une réédition du 11/9 : un attentat sanglant sous faux drapeau. Les jours prochains apporteront des éléments nouveaux sur l'identité exacte des assassins et de leurs commanditaires. Quoi qu'il en soit, les tireurs de ficelles auront utilisé et sacrifié des caricaturistes exactement comme ils ont utilisé et sacrifié les Khaled Kelkal, Mohamed Merah et autres.

Le dessin illustrant l'article montre à quel niveau de provocation était tombé le journal. N'en déplaise au troupeau bêlant qui sautille comme un cabri en criant "Liberté d'expression !", la notion de sacré existe encore pour certaines gens et ces gens ont le droit d'être respectés. Non, on ne peut pas tout tourner en dérision ni offenser les croyants sincères. Et dire cela participe également de la liberté d'expression.

La rédaction de Charlie Hebdo vient de faire paraître dans les colonnes du quotidien Le Monde, sous forme de tribune libre, un plaidoyer pro domo dans lequel elle se défend d'être devenue un journal raciste. Un de ses anciens journalistes, Olivier Cyran (Allemand vivant en France), lui répond. 
La méticulosité de l'argumentaire qu'il y déploie, la profondeur de l'analyse qu'il met en œuvre ainsi que la richesse de la culture qu'il convoque nous font le devoir de dire que nous avons affaire, là, à une démonstration magistrale qui fait honneur à son auteur -et au journalisme, au vrai- et pointe implacablement la dérive de l'hebdomadaire anciennement satirique vers les eaux glauques et puantes du néoconservatisme.

Ci-dessous, un florilège de citations extraites de l'article que l'on pourra retrouver dans son intégralité ici :

Je me permets d'encourager vivement les visiteurs de Braniya à le lire. Une fois cela fait, ils comprendront qu'on ne puisse pas dire que tous les journalistes sont des moutons ni que tous les Européens (les "Blancs") sont islamophobes.




"Ainsi donc Le Monde vous a charitablement ouvert son rayon blanchisserie, pour un repassage express de votre honneur tout chiffonné. À vous entendre, il y avait urgence : même plus moyen de sortir dans Paris sans qu’un chauffeur de taxi vous traite de racistes et vous abandonne les bras ballants sur le bord du trottoir...

S’il m’est arrivé à moi aussi, par le passé, de griffonner quelques lignes fumasses en réaction à tel ou tel de vos exploits, je ne me suis jamais appesanti sur le sujet. Sans doute n’avais-je ni la patience ni le cœur assez bien accroché pour suivre semaine après semaine la navrante mutation qui s’est opérée dans votre équipe après le tournant du 11 septembre 2001. Je ne faisais déjà plus partie de Charlie Hebdo quand les avions suicide ont percuté votre ligne éditoriale, mais la névrose islamophobe qui s’est peu à peu emparée de vos pages à compter de ce jour-là m’affectait personnellement, car elle salopait le souvenir des bons moments que j’avais passés dans ce journal au cours des années 1990. Le rire dévastateur du « Charlie » que j’avais aimé sonnait désormais à mes oreilles comme le rire de l’imbécile heureux qui se déboutonne au comptoir du commerce, ou du cochon qui se roule dans sa merde...

Raciste, Charlie Hebdo ne l’était assurément pas du temps où j’y ai travaillé. En tout cas, l’idée qu’un jour le canard s’exposerait à pareil soupçon ne m’a jamais effleuré. Il y a avait bien quelques franchouillardises et les éditos de Philippe Val, sujets à une fixette inquiétante et s’aggravant au fil des ans sur le « monde arabo-musulman », considéré comme un océan de barbarie menaçant de submerger à tout instant cet îlot de haute culture et de raffinement démocratique qu’était pour lui Israël...

À peine avais-je pris mes cliques et mes claques, lassé par la conduite despotique et l’affairisme ascensionnel du patron, que les tours jumelles s’effondrèrent et que Caroline Fourest débarqua dans votre rédaction. Cette double catastrophe mit en branle un processus de reformatage idéologique qui allait faire fuir vos anciens lecteurs et vous en attirer d’autres, plus propres sur eux, et plus sensibles à la « war on terror » …

Le nouveau tropisme en vigueur imposa d’abjurer le tempérament indocile qui structurait le journal jusqu’alors et de nouer des alliances avec les figures les plus corrompues de la jet-set intellectuelle, telles que Bernard-Henri Lévy ou Antoine Sfeir, cosignataires dans Charlie Hebdo d’un guignolesque « Manifeste des douze contre le nouveau totalitarisme islamique»...

À Charlie Hebdo, il a toujours été de bon ton de railler les « gros cons » qui aiment le foot et regardent TF1. Pente glissante. La conviction d’être d’une essence supérieure, habilitée à regarder de très haut le commun des mortels, constitue le plus sûr moyen de saboter ses propres défenses intellectuelles et de les laisser bailler au moindre courant d’air...

Le pilonnage obsessionnel des musulmans auquel votre hebdomadaire se livre depuis une grosse dizaine d’années a des effets tout à fait concrets. Il a puissamment contribué à répandre dans l’opinion « de gauche » l’idée que l’islam est un « problème » majeur de la société française. Que rabaisser les musulmans n’est plus un privilège de l’extrême droite, mais un droit à l’impertinence sanctifié par la laïcité, la république, le « vivre ensemble »...  

Je veux bien tâcher d’éclairer vos lanternes sur ce point : l’islam-religion-conquérante qui fait rien qu’à croquer la planète. L’islamisation de l’archipel indonésien a commencé au XIIIe siècle, quand des princes de Sumatra se sont convertis à la religion des marchands perses et indiens qui faisaient bombance dans leurs ports –non sous la contrainte, mais par désir d’intégrer un réseau commercial prospère. Plus tard, au XVIIIe siècle, ce sont les colons hollandais, chrétiens irréprochables, qui se sont arrangés pour imposer l’islam à Java, en vue de soustraire sa population à l’influence séditieuse des Balinais hindouistes. On est loin de l’imagerie du farouche bédouin réduisant à sa merci des peuples exotiques, à laquelle se résume apparemment votre connaissance du monde musulman...

Vous avez raison, arabe et musulman, ce n’est pas la même chose. Mais vous savez quoi ? Musulman et musulman, ce n’est pas pareil non plus. Sachez qu’il y en a de toutes sortes, riches ou pauvres, petits ou grands, sympathiques ou revêches, généreux ou rapiats, désireux d’un monde meilleur, réactionnaires ou même, oui, intégristes. Or, dans Charlie Hebdo, rien ne ressemble davantage à un musulman qu’un autre musulman. Toujours représenté sous les traits d’un faible d’esprit, d’un fanatique, d’un terroriste, d’un assisté. La musulmane ? Toujours une pauvre cloche réductible à son foulard, et qui n’a d’autre fonction sociale que d’émoustiller la libido de vos humoristes...

Ce qui définit la vision dominante du « racialisé », « c’est qu’il est tout entier contenu dans ce qui le racialise ; sa culture, sa religion, sa couleur de peau. Il serait comme incapable de s’en sortir, incapable de voir plus loin que son taux de mélanine ou le tissu qu’il porte sur la tête, observe sur son blog Valérie CG, une féministe pas très intéressante puisqu’elle ne vous a pas montré ses seins. Musulman devient une sorte de nouvelle couleur de peau dont il est impossible de se détacher. »...

Dans votre texte du Monde, vous invoquez la salutaire remise en cause des « si grands pouvoirs des principaux clergés », mais sans préciser en quoi l’islam – qui n’a pas de clergé, mais on ne peut pas tout savoir, hein – exerce en France un « si grand pouvoir ». Hors de la version hardcore qu’en donnent quelques furieux, la religion musulmane ne me paraît pas revêtir chez nous des formes extraordinairement intrusives ou belliqueuses. Sur le plan politique, son influence est nulle : six millions de musulmans dans le pays, zéro représentant à l’Assemblée nationale. Pour un parlementaire, il est plus prudent de plaider la cause des avocats d’affaires et de voter des lois d’invisibilité pour les femmes voilées que de s’inquiéter de l’explosion des violences islamophobes. Pas un seul musulman non plus chez les propriétaires de médias, les directeurs d’information, les poids lourds du patronat, les grands banquiers, les gros éditeurs, les chefferies syndicales. Dans les partis politiques, de gauche comme de droite, seuls les musulmans qui savent réciter par cœur les œuvres complètes de Caroline Fourest ont une petite chance d’accéder à un strapontin...

… Vous revendiquez le droit sacré de « rire » pareillement des imams, des curés et des rabbins. Pourquoi pas, si encore vous appliquiez vraiment ce principe. On oublie l’épisode Siné ou il faut vous faire un dessin ? Un constat avéré d’islamophobie, et c’est l’éclat de rire. Une mensongère accusation d’antisémitisme, et c’est la porte. Cette affaire remonte aux années Val, mais la pleutre approbation que votre patron d’alors a recueilli auprès de « toute la bande », et plus particulièrement auprès de toi, Charb, démontre que le deux poids deux mesures en vigueur à cette époque n’était pas le fait d’un seul homme. La même règle a perduré. À ce jour, me dit-on, le numéro spécial « Charia Hebdo » ne s’est toujours pas dédoublé en un « Talmud Hebdo »...

Vous vous réclamez de la tradition anticléricale, mais en feignant d’ignorer en quoi elle se différencie fondamentalement de l’islamophobie : la première s’est construite au cours d’une lutte dure, longue et acharnée contre un clergé catholique effectivement redoutable de puissance, qui avait – et a encore – ses journaux, ses députés, ses lobbies, ses salons et son immense patrimoine immobilier ; la seconde s’attaque aux membres d’une confession minoritaire dépourvue de toute espèce d’influence sur les sphères de pouvoir...  

« Encoder le racisme pour le rendre imperceptible, donc socialement acceptable », c’est ainsi que Thomas Deltombe définit la fonction de l’islamophobie, décrite aussi comme une « machine à raffiner le racisme brut » ."