braniya chiricahua




L'ancien se meurt, le nouveau ne parvient pas à voir le jour. Dans ce clair-obscur surgissent des monstres.
Antonio Gramsci

lundi 29 avril 2013

DE L'ART DE FRACTURER UNE SOCIÉTÉ





La cause est entendue : chacun a le droit inaliénable de vivre sa vie comme il l'entend, de la partager avec qui il veut, la seule limite en cela, comme en tout autre domaine, étant de ne pas nuire à autrui. De cela, une écrasante majorité de citoyens conviennent parfaitement. Mais alors pourquoi la récente loi autorisant le mariage entre personnes du même sexe, adoptée par l'assemblée nationale française, a-t-elle soulevé tant de passions (qui sont loin d'être retombées), lors même qu'elle ne faisait -en apparence tout au moins- qu'étendre un droit à ceux qui en étaient privés jusque là ? D'ailleurs, le texte de loi fut présenté par les médias au bon peuple sous l'étiquette inattaquable de "mariage pour tous", (ce qui ne veut rien dire, le mariage étant une institution ouverte à tous les citoyens pourvu qu'ils en respectent les conditions d'accès).

Le brouillage, organisé maladroitement par un gouvernement qui a sous-estimé le niveau de refus de cette loi, s'est fondé sur deux éléments de langage : l'égalité et la tolérance. Sur cette base, le bon peuple en a entendu de bonnes :

ainsi, une ministre expliquait à des élèves de collège que la loi permettrait dorénavant à des gens qui s'aiment de se marier. (Faux. Nul. Le mariage n'est pas la consécration de l'amour, encore moins celle du désir.)

Ainsi encore, le maire de Paris expliquait à la radio que la loi allait dans le sens de plus d'égalité. (Absurde. L'égalité ne peut pas être affectée du signe + ou -).

Mais l'arme fatale des partisans de la loi a consisté à utiliser l'accusation d'"homophobie", censée paralyser les adversaires de la loi et les ringardiser. (Peine perdue, ces derniers comptant dans leurs rangs beaucoup d'homosexuels ; ajouter à cela que les polémistes du groupe de pression S-L-T (sodomite, lesbien et travestis), dit LGBT, souvent islamophobes et provocateurs, ont rapidement discrédité la cause même qu'ils entendaient défendre en même temps qu'ils levaient le voile sur les enjeux cachés -les vrais- de la loi.)


En effet, lorsque la pièce maîtresse du groupe de pression SLT, ce milliardaire adossé à la marque qui porte le nom d'un créateur prestigieux, eut déclaré qu'il n'y avait aucune différence entre le prolétaire qui loue ses bras au capitaliste et une femme qui loue son ventre, les masques ne pouvaient plus tenir. Ce que le commun des citoyens avait immédiatement compris -à savoir que la loi allait ouvrir la voie à la marchandisation du corps des femmes et au commerce des enfants-, le milliardaire le confirmait par des propos publics et d'un cynisme absolu. 

Pendant ce temps, des ministres (femmes) continuaient d'amuser la galerie, l'une en déclarant que sa loi était une grande conquête progressiste (sans s'aviser que son nom sera désormais associé à l'esclavagisation des femmes) ; l'autre en choisissant cette conjoncture pour décerner la distinction de chevalier des arts et des lettres à une polémiste SLT, particulièrement détestée pour sa violence verbale et ses arrangements avec la vérité, mais qui n'a jamais, jusqu'à plus ample information, écrit quelque fiction artistique que ce soit ; la troisième, enfin, continue de prêcher la bonne parole à la jeunesse pour préparer le terrain à la pseudo théorie du genre, les gender's studies, qui vient des USA, et qui entend découpler le genre -masculin, féminin, bisexuel, transexuel, etc....- du sexe biologique -qui ne peut être que masculin ou féminin.

Tout le monde avait subodoré, en effet, que si l'on ne se contentait pas du PACS (pacte d'union civique qui ouvre droit à une reconnaissance juridique des couples de même sexe), c'est qu'il y avait une demande cachée : celle du droit à l'enfant par le truchement de la procréation médicalement assistée (PMA) et de la gestation pour autrui (GPA).


L'individualisme, poursuivant sa marche aveugle vers le seul but qu'il puisse s'assigner -l'hédonisme, cette philosophie de la jouissance sans limite récusant la dimension sacrificielle de la vie-, vient d'engendrer une monstruosité en même temps qu'une aliénation de plus pour les femmes. 

Monstruosité que ce droit à l'enfant qui ne s'assume pas en tant que tel et utilise tous les déguisements pour essayer de passer inaperçu. En vain. Il suffisait de lire les slogans des manifestants contre la loi : "L'enfant n'est pas un droit, c'est une personne", "Droits de l'enfant, pas droit à l'enfant", "L'enfant n'est pas un remède", "L'enfant n'est pas un objet de consommation", etc., pour comprendre que les simples gens qui défilaient sous ces mots d'ordre n'étaient nullement dupes des manœuvres de camouflage.

Aliénation nouvelle pour les femmes que cette location d'utérus pour de l'argent, car quelle différence y a-t-il entre le fait de se prostituer et celui de louer son ventre contre rémunération ?


Un homme n'est pas une femme et une femme n'est pas un homme ; c'est là une donnée de nature têtue, le fondement de la filiation et de la raison humaine dont le principe de base est la non-contradiction : A est A et n'est pas non-A. Maintenant, qu'un homme veuille se prendre pour une femme ou une femme pour un homme, libre à eux de vivre leur fantasme, sachant que le fantasme, c'est ce qui ne peut pas se réaliser. 

Mais quand l'État se mêle de légaliser le fantasme (au lieu de le civiliser, selon le mot de Pierre Legendre, le soumettre aux normes de la cité), laissant croire qu'il peut se réaliser, alors c'est que le processus de la déraison -la folie, qui est atomisation- est en marche.


DIXI ET SALVAVI ANIMAM MEAM

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