braniya chiricahua




L'ancien se meurt, le nouveau ne parvient pas à voir le jour. Dans ce clair-obscur surgissent des monstres.
Antonio Gramsci

lundi 23 décembre 2013

ÉPHÉMÉRIDES 1 : PLUIE DE QUENELLES



Nous prenons ici le mot « quenelle » dans le sens de « faire la nique ».

QUENELLE DE HOLLANDE DEVANT LE CRIF

Le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) et la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) sont à la France et à son gouvernement ce que sont l'AIPAD (American israel public affairs committee) et l'ADL (Anti defamation league) aux USA et à leur gouvernement : de puissants lobbies juifs pro-israéliens qui ont la capacité d'influencer la politique intérieure et extérieure de leur pays dans le sens des intérêts de la communauté juive (tels qu'ils les conçoivent eux s'entend) et d'Israël.

À l'occasion du 70° anniversaire du CRIF, le président de la République François Hollande a plaisanté sur le retour « sain et sauf » du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, de son voyage en Algérie. Émoi (médiatisé) de l'autre côté de la Méditerranée. Émoi de l'opposition (qui se découvre un amour inattendu de l'Algérie).

Et si F. Hollande avait moins visé l'Algérie que le CRIF soi-même ? Il est, en effet, tout-à-fait loisible -et même légitime- de comprendre ainsi la blague du président : « Je sais que Valls est votre poulain, que vous travaillez d'ores et déjà à asseoir ma succession à son profit, je sais tout cela et d'autres choses encore. Pour l'instant, il est encore crédible mais vous pouvez compter sur moi pour le réduire à quia. »

De quoi s'autoriserait cette interprétation ? D'abord du fait que, Valls faisant partie de toute une délégation qui accompagnait le Premier ministre français en Algérie, il a été le seul choisi et et cité. Ensuite de ce que le ministre de l'Intérieur est un fervent partisan d'Israël auquel il a déclaré « une alliance éternelle » (sic) dans une vidéo. Enfin, de ce que Valls s'est impliqué ès-qualité dans la dénonciation publique des deux têtes de Turc de la LICRA : l'humoriste Dieudonné M'bala M'bala et le philosophe Alain Soral. (Qu'un ministre dénonce publiquement et nommément un artiste et un intellectuel parce que leurs idées déplaisent au CRIF et à la LICRA, les désignant ainsi à la vindicte publique, c'est certainement une première. Une inquiétante première.)



QUENELLE DE MADIBA MANDELA À LA BIEN-PENSANCE INTERNATIONALE

Un communiqué du Parti communiste sud-africain (SACP), en date du 06 décembre 2013 nous apprend que Nelson Mandela était non seulement membre de ce parti mais membre dirigeant puisqu'il faisait partie du comité central de cette formation qui a joué un rôle considérable dans la lutte contre le pouvoir raciste des Boers. Curieusement, ce communiqué du SACP n'a été relevé par aucune des grandes agences de presse ni, bien sûr, par les médias mainstream, ceux du courant dominant.

Le communiqué porte cette phrase en guise d'épigraphe : "... Le vrai révolutionnaire est guidé par de grands sentiments d'amour". Que cela aille comme un gant à Madiba, nul n'en disconvient. Mais qu'un vrai communiste soit guidé par de grands sentiments d'amour, voilà qui pourrait sembler oxymorique à certains. Il est vrai qu'ils auront été passablement échaudés par les maoïstes (Bothul, Kouchner, Glucksman, Goupil... qui gardent un désir de sang non étanché de leur compagnonnage avec le grand timonier), trotzkystes (Jospin, Dray, Cambadelis, Louisa Hanoune...) et autres staliniens (l'article croulerait sous leur poids). Mais voilà : Madiba est là pour témoigner que des communistes de sa trempe, il y en eut des milliers, sinon des millions, des gens animés par le simple amour du prochain et révoltés par la condition qui lui est faite. Nulle doctrine n'ayant le monopole du cœur, il n'y a aucune contradiction à ce que le chrétien Madiba fût en même temps le communiste Madiba.


UNE AUTRE QUENELLE DE HOCINE MALTI À LA COUPOLE

L'ancien vice-président de la Sonatrach (compagnie nationale algérienne des hydrocarbures) ne se paie pas de mots ; il appelle un chat un chat et les mafieux algériens qui pompent les richesses du pays par leurs noms. Souvenez-vous : Bouteflika, le président, et son frère, Saïd ; le chef de la SM, capo di tutti capi, Médiène ; Chakib Khélil, l'ex-ministre des pétroles ; le parrain Larbi Belkheir... Aujourd'hui, H. Malti nous apprend qu'après la méga prise d'otages de Tiguentourine suivie d'un bain de sang, les USA et la Grande Bretagne (dont deux sociétés étaient concernées, Statoil et BP) ont exigé de l'Algérie qu'elle sanctionne les responsables de ce fiasco sécuritaire et militaire : exeunt les généraux Tartag, Guenaizia, M'henna Djebbar, Lallali et consorts.

Autrement dit, ce que les trompettes de la renommée présentaient comme une victoire de Bouteflika sur le DRS (=SM), était en réalité un déculottage en règle devant l'empire anglo-saxon. Mais les demandes des compagnies anglo-saxonnes sont autrement plus draconiennes, nous dit H. Malti : elles exigent que la sécurité des champs et installations pétroliers soit dorénavant assurée par des sociétés privées qu'elles choisiraient et rémunéreraient, diminuant d'autant les royalties servies à l'Algérie.


Il restera la consolation de la coupe du monde de football pour les plébéiens algériens au nationalisme à fleur de peau.

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