braniya chiricahua




L'ancien se meurt, le nouveau ne parvient pas à voir le jour. Dans ce clair-obscur surgissent des monstres.
Antonio Gramsci

mardi 20 mai 2014

MÉMOIRE EN FRAGMENTS : CHRONIQUES SALADÉENNES (12)



BÉBÉ CADUM ET LES PÉDOPHILES

J'ai pris très tôt conscience du danger que représentaient ceux que nous appelons aujourd'hui les "pédophiles" -appellation plutôt innocente pour qualifier des violeurs d'enfants-, car ma mère me mettait quotidiennement en garde contre ce qu'elle appelait "les coupeurs de route", terme codé pour désigner les pédérastes, ceux qui "faisaient des choses mal élevées aux enfants". Ma mère avait particulièrement en vue les saisonniers marocains qui envahissaient le village durant les vendanges. Elle disait "qu'ils avaient de mauvaises habitudes". Ainsi prévenu, je compris très vite ce qui motivait l'intérêt que me témoignaient deux copains du Calciné. L'un d'eux, un Marocain, m'appelait Bébé Cadum et proposait, sur le ton d'une feinte plaisanterie, de m'emmener au hammam ; l'autre me fit directement l'invitation d'aller voir du côté de la voie ferrée en me faisant miroiter un billet de 500 F.. À ce dernier, je répondis simplement que j'allais en parler à mon père. Comme c'était le fils du marchand de légumes chez lequel s'approvisionnait mon père, il comprit en une fraction de seconde ce que cela signifierait pour lui : mon père en parlerait au sien et son père le battrait à mort -il était coutumier de la chose. Terrorisé, il me supplia de n'en rien faire, arguant qu'il ne voulait que "plaisanter". Sans blague. Du même coup cessèrent les invites de l'autre "à me payer un hammam".

LA MEULE DE PIERRE

Au fil du temps, j'apprendrai que la pédérastie ne signifiait pas seulement l'agression sexuelle sur des enfants, mais avait un sens plus large, celui que nous appelons l'homosexualité. Pour l'enfant des Messaada pudibonds et austères que j'étais, la découverte que des jeunes du village avaient des aventures homosexuelles fut un véritable choc psychologique : radicale incompréhension et répugnance horrifiée. Avec les années, mon aversion pour ce genre de pratiques se mua en une sorte d'allergie maîtrisée quand elles sont le fait d'adultes consentants -selon la formule consacrée-, mais mon dégoût et ma condamnation sont sans retour s'agissant de pédophilie et de viol d'enfants dont la sanction devrait être la mise hors d'état de nuire des monstres qui s'y adonnent. Dans son évangile, Mathieu rapporte que Jésus disait à propos de celui qui offense un enfant, qu'on devrait lui fixer au cou une meule de pierre et le précipiter au fond d'un lac. Oui, le doux Jésus.

LE NOUVEL ORDRE SEXUEL MONDIAL

Aujourd'hui, je suis sidéré devant le prosélytisme sodomite et lesbien qui avance sans vergogne, sûr de lui et dominateur, en se subsumant les centres de pouvoir des principaux États occidentaux. L'officialisation du mariage homosexuel, la sexualisation précoce de l'éducation des enfants, l'école ouverte aux interventions des activistes homosexuels, tout cela concourt aux mêmes buts : castrer symboliquement les petits garçons (sous couvert de lutte contre les stéréotypes sexistes) et ouvrir la voie au commerce des enfants (par le truchement de la procréation, médicalement assistée ou pour autrui). Ce NOSM est, à l'évidence, consubstantiel au nouvel ordre mondial tel que le rêve la super-classe mondialiste, cette petite minorité cosmopolite qui entend bien imposer sa gouvernance au monde entier (et siéger à Jérusalem selon le vœu de l'un des ses prolixes promoteurs, Jacques Attali).

MA MÈRE ET LES MAROCAINS

Ma mère avait en exécration les Marocains qu'elle ne nommait jamais que "El Mdagher". Le terme "madgher" enclot une connotation de traîtrise, de coup de poignard dans le dos. Il faudra que beaucoup d'eau coule sous les ponts du Rio-Salado pour que j'aie le fin mot de cette détestation -en même temps d'ailleurs que l'explication de l'acte étrange de quatre de mes grands oncles qui ont abandonné le nom de BENYOUCEF pour celui de YOUCEF. Les Messaada n'aimaient pas les Marocains et ne se mêlaient jamais à eux. J'ai évoqué les élections municipales de 1953 et l'opposition entre les deux listes, celle d'Henri Bour, appuyée par les Arabes du village et les Marocains, et celle de Milhe Poutingon Gontran, qui avait les faveurs des Messaada. Il en allait ainsi de toute chose et j'ai pu éprouver, dans ma petite personne, l'hostilité des Arabes du village et des Marocains vis-à-vis des Messaada.

N.B. Vous pouvez retrouver l'ensemble des "épisodes" de "Mémoire en fragments" dans la rubrique "PAGES" du blogue.

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