La
cause est entendue : chacun a le droit inaliénable de vivre sa
vie comme il l'entend, de la partager avec qui il veut, la seule
limite en cela, comme en tout autre domaine, étant de ne pas nuire à
autrui. De cela, une écrasante majorité de citoyens conviennent
parfaitement. Mais alors pourquoi la récente loi autorisant le
mariage entre personnes du même sexe, adoptée par l'assemblée
nationale française, a-t-elle soulevé tant de passions (qui sont
loin d'être retombées), lors même qu'elle ne faisait -en apparence
tout au moins- qu'étendre un droit à ceux qui en étaient privés
jusque là ? D'ailleurs, le texte de loi fut présenté par les
médias au bon peuple sous l'étiquette inattaquable de "mariage
pour tous", (ce qui ne veut rien dire, le mariage étant une
institution ouverte à tous les citoyens pourvu qu'ils en respectent
les conditions d'accès).
Le
brouillage, organisé maladroitement par un gouvernement qui a
sous-estimé le niveau de refus de cette loi, s'est fondé sur deux
éléments de langage : l'égalité et la tolérance. Sur cette
base, le bon peuple en a entendu de bonnes :
ainsi,
une ministre expliquait à des élèves de collège que la loi
permettrait dorénavant à des gens qui s'aiment de se
marier. (Faux. Nul. Le mariage n'est pas la
consécration de l'amour, encore moins celle du désir.)
Ainsi
encore, le maire de Paris expliquait à la radio que la loi allait
dans le sens de plus d'égalité. (Absurde. L'égalité ne peut pas
être affectée du signe + ou -).
Mais
l'arme fatale des partisans de la loi a consisté à utiliser
l'accusation d'"homophobie", censée paralyser les
adversaires de la loi et les ringardiser. (Peine perdue, ces derniers
comptant dans leurs rangs beaucoup d'homosexuels ; ajouter à
cela que les polémistes du groupe de pression S-L-T (sodomite, lesbien et travestis), dit LGBT, souvent islamophobes et provocateurs, ont rapidement
discrédité la cause même qu'ils entendaient défendre en même
temps qu'ils levaient le voile sur les enjeux cachés -les vrais- de
la loi.)
En
effet, lorsque la pièce maîtresse du groupe de pression SLT, ce milliardaire
adossé à la marque qui porte le nom d'un créateur prestigieux, eut déclaré qu'il n'y avait aucune différence entre
le prolétaire qui loue ses bras au capitaliste et une femme qui loue
son ventre, les masques ne pouvaient plus tenir. Ce que le commun des
citoyens avait immédiatement compris -à savoir que la loi allait
ouvrir la voie à la marchandisation du corps des femmes et au
commerce des enfants-, le milliardaire le confirmait par des propos
publics et d'un cynisme absolu.
Pendant ce temps, des ministres
(femmes) continuaient d'amuser la galerie, l'une en déclarant que sa
loi était une grande conquête progressiste (sans s'aviser que son
nom sera désormais associé à l'esclavagisation des femmes) ;
l'autre en choisissant cette conjoncture pour décerner la
distinction de chevalier des arts et des lettres à une polémiste SLT, particulièrement détestée pour sa violence verbale et ses arrangements avec la vérité, mais qui
n'a jamais, jusqu'à plus ample information, écrit quelque fiction
artistique que ce soit ; la troisième, enfin, continue de
prêcher la bonne parole à la jeunesse pour préparer le terrain à
la pseudo théorie du genre, les gender's studies, qui
vient des USA, et qui entend découpler le genre -masculin, féminin,
bisexuel, transexuel, etc....- du sexe biologique -qui ne peut être
que masculin ou féminin.
Tout
le monde avait subodoré, en effet, que si l'on ne se contentait pas
du PACS (pacte d'union civique qui ouvre droit à une reconnaissance
juridique des couples de même sexe), c'est qu'il y avait une demande
cachée : celle du droit à l'enfant par le truchement de la
procréation médicalement assistée (PMA) et de la gestation pour
autrui (GPA).
L'individualisme,
poursuivant sa marche aveugle vers le seul but qu'il puisse
s'assigner -l'hédonisme, cette philosophie de la jouissance sans
limite récusant la dimension sacrificielle de la vie-, vient
d'engendrer une monstruosité en même temps qu'une aliénation de
plus pour les femmes.
Monstruosité que ce droit à
l'enfant qui ne s'assume pas en tant que tel et utilise tous les
déguisements pour essayer de passer inaperçu. En vain. Il suffisait
de lire les slogans des manifestants contre la loi : "L'enfant
n'est pas un droit, c'est une personne", "Droits de
l'enfant, pas droit à l'enfant", "L'enfant n'est pas
un remède", "L'enfant n'est pas un objet de
consommation", etc., pour comprendre que les simples gens qui
défilaient sous ces mots d'ordre n'étaient nullement dupes des
manœuvres de camouflage.
Aliénation nouvelle
pour les femmes que cette location d'utérus pour de l'argent, car
quelle différence y a-t-il entre le fait de se prostituer et celui
de louer son ventre contre rémunération ?
Un
homme n'est pas une femme et une femme n'est pas un homme ;
c'est là une donnée de nature têtue, le fondement de la filiation
et de la raison humaine dont le principe de base est la
non-contradiction : A est A et n'est pas non-A. Maintenant,
qu'un homme veuille se prendre pour une femme ou une femme pour un
homme, libre à eux de vivre leur fantasme, sachant que le fantasme,
c'est ce qui ne peut pas se réaliser.
Mais quand l'État se mêle
de légaliser le fantasme (au lieu de le civiliser,
selon le mot de Pierre Legendre, le soumettre aux normes de la cité),
laissant croire qu'il peut se réaliser, alors c'est que le processus
de la déraison -la folie, qui est atomisation- est en marche.
DIXI ET SALVAVI ANIMAM MEAM
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