braniya chiricahua




L'ancien se meurt, le nouveau ne parvient pas à voir le jour. Dans ce clair-obscur surgissent des monstres.
Antonio Gramsci

mercredi 27 janvier 2016

SALAFISME ET TAKFIRISME




UN ARTICLE DU "MONDE"


"En novembre, Manuel Valls avait ouvertement associé le salafisme, la mouvance la plus rigoriste de l’islam, aux attentats du 13 novembre. « Oui, nous avons un ennemi, et il faut le nommer, c’est l’islamisme radical. Et un des éléments de l’islamisme radical, c’est le salafisme », a argué le premier ministre. Une déclaration qui prête aux amalgames, la majorité des salafistes ne se reconnaissant pas dans le djihadisme, dont le nom réel, pour ce qui est de la version importée en France, est le takfirisme.


Quelle est la différence entre salafisme et takfirisme ?


Le takfirisme est une sous-branche du salafisme. Cette famille religieuse issue du sunnisme (la principale branche de l’islam) prône une pratique rigoriste de la religion musulmane, proche de ses premiers fidèles (le terme salaf désigne, en arabe, les « ancêtres », en l’occurrence les premiers compagnons du Prophète).
Le salafisme est en forte progression en France (on parle de 90 mosquées d’obédience salafiste en France, sur 2 500 recensées, soit le double d’il y a cinq ans, et le nombre de fidèles se situerait entre 15 000 et 20 000, selon les estimations des spécialistes).
Néanmoins, la plupart des salafistes appartiennent à ce que l’on appelle la branche quiétiste. Ils sont pacifistes et ne cherchent pas à changer la loi, même s’ils n’en reconnaissent pas la légitimité.
Obéissance à la loi islamique (charia), refus de la mixité homme-femme et port du niqab (voile intégral) ou de l’abaya (manteau noir couvrant le corps) pour les femmes sont quelques-unes des caractéristiques communes au salafisme quiétiste et au takfirisme.
C’est à la minorité dans la minorité que l’on se réfère quand on parle d’islam radical djihadiste, c’est-à-dire à la fois fondamentaliste, non légaliste et violent. Cette mouvance, le takfirisme, se distingue par son appel aux armes, son idéologie messianique et sa propension à jeter l’anathème (takfir, en arabe) contre les autres musulmans.

Quelles sont les caractéristiques du takfirisme ?
  • Une idéalisation du retour à un islam pur. Les takfiris se réclament d’un islam ultra-orthodoxe dont les lois primeraient sur celles des pays laïques. Seule prévaut la charia, ou du moins une interprétation partielle et orientée des règles édictées dans le Coran.
  • Une prophétie, celle de l’avènement d’un nouveau califat et d’une apocalypse née d’une nouvelle guerre entre croisés et musulmans sur leur terre sainte. Cette prophétie millénariste est autoréalisatrice : toute la stratégie takfirie vis-à-vis de l’Occident consiste à provoquer son entrée en guerre et ainsi à légitimer le califat.
  • L’appel perpétuel aux armes. Idéologie ultra-violente, le takfirisme ne distingue pas soldats et civils : seuls existent deux mondes, le dar al-Islam (la terre islamique, le califat) et le dar al-Harb (la terre en guerre, ou à conquérir). Le takfiri se décrit volontiers comme un « lion » (la métaphore date au moins de la fin des années 1990) et la communication des organisations takfiristes, comme Al-Qaida ou l’Etat islamique, repose sur la diffusion d’exécutions sanglantes, l’esthétisation de la guerre et l’intimidation des ennemis. Le concept historique de dar al-Sulh (la terre de la trêve, de la cohabitation) est écarté de la pensée takfirie.
  • Une hostilité aux autres branches de l’islam. Le takfirisme n’a pas pour seules cibles les chrétiens et les juifs. Il s’en prend également aux chiites et aux soufis, perçus comme des musulmans déviants. L’idéologie takfirie autorise également à prendre les armes contre d’autres musulmans sunnites si ceux-ci refusent la hijra (l’émigration en terre islamique) ou ne se soumettent pas à une certaine interprétation de la charia.
  • Le culte du martyr. Le takfirisme idéalise la mort sacrificielle de celui qui s’est fondu parmi l’ennemi. Appelé inghimasi (« l’infiltré »), il porte une ceinture d’explosif sur lui et combat jusqu’à (se donner) la mort, « en martyr ». Comme le relève Rue89, les djihadistes évitent la référence au suicide, celui-ci étant interdit dans l’islam.
D’où vient le takfirisme ?

La naissance à proprement dite du takfirisme, en tant que schisme au sein du salafisme, est tardive : elle se produit dans les années 1970 dans les geôles égyptiennes, lorsque des Frères musulmans radicaux créent un mouvement violent et transnational, la Communauté des musulmans (Jamaat al-Muslimeen), surnommé Takfir wal-Hijra (« anathème et retrait »).
Si le takfirisme a un père spirituel, il s’appelle Saïd Qotb (1906-1966). Ce militant des Frères musulmans est celui qui théorise lors d’un séjour en prison l’obligation du djihad armé contre les pouvoirs installés, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, marquant un schisme au sein du salafisme.
C’est à lui que l’on doit l’idée que « le passage à la violence radicale peut être une obligation religieuse pour lutter contre l’autorité politique quand cette dernière a perdu ses racines musulmanes », résume le chercheur Philippe Migaux, spécialiste des conflits asymétriques, dans Histoire du terrorisme (Fayard).
Son idéologie s’est construite par strates à partir d’une relecture partielle et orientée de plusieurs théologiens musulmans historiques radicaux, et notamment Ibn Tamiyya (1263-1328), un théologien syrien hanbalite radical, qui dans le contexte historique particulier des croisades, avait théorisé l’appel à la guerre sainte contre les non-musulmans. « Grâce à ses prêches violents et simplistes, [il avait] rencontré un véritable succès auprès des classes marginales et des populations les moins instruites dans la religion musulmane. La situation n’a finalement guère évolué en six siècles », ironise Philippe Migaux.

Quelle est l’implantation du takfirisme en France ?

Le takfirisme a été importé en France au milieu des années 1990, par l’intermédiaire de ses partisans algériens, en particulier le Groupe islamique armé (GIA). Il se retrouve depuis dans toutes les filières djihadistes, souvent de manière revendiquée, qu’il s’agisse de celle du Front Al-Nosra (la branche syrienne d’Al-Qaida) ...

Combien sont-ils aujourd’hui ?

Il n’existe pas de chiffre sur le nombre de takfiris en France. Les Français radicalisés seraient entre 3 800 et 11 000, mais faute de distinction entre salafiste et takfiris, de nombreux musulmans ultra-orthodoxes sont fichés « radicalisés » sans pour autant adhérer à l’idéologie takfirie.

Y a-t-il des passerelles entre salafisme et takfirisme ?

Le salafisme peut être aussi perçu comme un sas, une digue, et un opposant au takfirisme.
Un sas, parce que l’ultra-orthodoxisme salafiste offre un terreau idéologique idéal pour une radicalisation de ses fidèles, et c’est souvent dans les cercles salafistes que les recruteurs takfiris opèrent. Certains imams sont par ailleurs suspectés de double jeu, d’autant que la pratique de la taqiya(ruse, dissimulation) fait partie de l’arsenal takfiri.
Mais le salafisme est également une digue : mouvement fondamentaliste le plus porté sur l’analyse littérale du Coran, il est le seul à pouvoir déstabiliser les takfiris sur le terrain qu’ils revendiquent, celui de la religion, en leur opposant d’autres clés de lecture du Coran.


Enfin, les salafistes de France s’estiment souvent victimes plus que complices du takfirisme : outre que ce mouvement sectaire et violent est perçu comme une déviance de l’islam, il suscite des réactions islamophobes qui frappent en premier lieu les fondamentalistes quiétistes, à la religiosité plus visible. Pourtant, les salafistes se sont régulièrement opposés aux takfiris – y compris militairement, comme au Pakistan dans les années 1980, et ces derniers jours, ils étaient nombreux sur les réseaux sociaux, y compris parmi les plus radicaux, à dénoncer les attentats."



dimanche 24 janvier 2016

L'AMÉRICANISATION ET LA SALAFISATION DU MAGHREB


UN ARTICLE DE L'HEBDOMADAIRE "L'EXPRESS"

"La Tunisie, l'Algérie et le Maroc sont aujourd'hui en pleine mutation. Ces deux dernières décennies, la culture maghrébine a été très largement influencée par le Moyen-Orient, mais aussi par les Etats-Unis. Pierre Vermeren est professeur d'histoire du Maghreb contemporain. Il explique.


Pour qui a connu le Maghreb des années 1980, et a fortiori des décennies antérieures, de rapides mutations culturelles s'y sont déroulées depuis lors. La défrancisation et la déberbérisation, plus culturelles que linguistiques, s'accélèrent, au prix d'un double mouvement d'américanisation et de moyen-orientalisation.

Même si, de Tunis à Casablanca, le français n'a jamais été autant parlé dans les grandes villes et par les dominants, le Maghreb a perdu en vingt-cinq ans ses librairies, ses bistrots et ses cinémas, tandis que fleurissent mosquées à l'orientale, grandes chaînes de junk-food sans alcool, et malls commerciaux débordant des sous-produits de la mondialisation. Les hommes ont quitté à la fois le costume-cravate-casquette et le burnous/djellaba-turban, au profit du survêtement ou de la chemisette, tandis que les femmes ont laissé le tailleur-tête nue pour la djellaba et le voile, fussent-ils agrémentés de bottes et de breloques.  

Un air de France jusqu'aux années 1990


Plus que toute région au monde, le Maghreb avait adopté l'habitus des Français. Dès l'époque coloniale, il s'était saisi des terrasses de cafés, des lieux culturels publics et des places, des pâtisseries et salons de thé. Il avait en partie adopté le mode de vie du nord de la Méditerranée: croissant, café, vin rouge et cigarettes compris. Quand les Français sont chassés de la région au début des années soixante, les Maghrébins des villes adoptent en une génération les moeurs et la langue de l'ancien colonisateur, le "butin de guerre" cher à Kateb Yacine.  

La francisation du Maghreb date des années 1960-1970, quand les réformes nationales et la coopération éducative ont francisé toute une génération. Les femmes des villes ont troqué la djellaba pour une tenue à l'européenne, robe, jupe ou tailleur, ainsi qu'en témoignent films et photos des années soixante-dix. Le dévoilement rapide des femmes a accompagné leur sortie dans l'espace public, d'un coup devenu mixte. 

Si les cafés sont restés masculins, en revanche, restaurants, salons de thé, clubs, plages et cinémas sont devenus des espaces de mixité. De cette époque date aussi la multiplication des lieux culturels sécularisés (librairies, lycées, universités, bibliothèques...) promouvant une culture intellectuelle exigeante, parfaitement connectée aux courants mondiaux (films français, égyptiens et américains, y compris d'auteur, chanson française, égyptienne et britannique, littérature française, classique et contemporaine, productions culturelles multilingues du Maghreb, marxisme universitaire, dialogue inter-religieux, productions d'Europe de l'Est...). 

Tout circulait et instruisait une élite intellectuelle avide, grandissante et mixte. En un sens, le projet colonial de "civilisation" des Pères de la IIIe République, et celui de leurs contempteurs nationalistes maghrébins du XXe siècle, qui accusaient le colonialisme d'avoir privé les peuples du Maghreb de citoyenneté, de culture et de sciences, avaient abouti! Cette belle histoire a perduré jusqu'aux années 1990. Ce Maghreb avait encore un petit air de la France des années cinquante, quand les grandes villes de la région comptaient parmi les plus modernes de la Méditerranée. 

Wahhabisation et moyen-orientalisation


La "réislamisation" culturelle brutale des années quatre-vingts, au sens de la wahhabisation et de la moyen-orientalisation, puis la guerre civile algérienne des années 1990, imposée par les islamistes du FIS, ont brisé cet héritage. Même au Maroc et en Tunisie, à l'abri des violences politiques et du terrorisme aveugle, et au contact d'un tourisme croissant, la reconquête islamiste saute aux yeux. Tandis que le Maghreb se couvrait de paraboles au cours des années 1990, puis de la téléphonie mobile et de l'Internet au cours des années 2000, espaces de mixité et lieux culturels ont fondu comme peau de chagrin. La mondialisation a ici séparé les classes sociales, les sexes et les générations. 

80 à 90% des salles de cinéma, des librairies et des bibliothèques, des bars et restaurants à alcool ont fermé, comme si ces acquis hérités de la France étaient liés. Des plages ont été privatisées, certaines sont devenues non-mixtes; les mosquées financées par l'Etat ou les pétrodollars wahhabites se sont multipliées, même dans les moindres villages où elles étaient inconnues (les Berbères priaient dans la nature ou chez eux); les femmes se sont revoilées, y compris dans les facultés des lettres où circulent quelques ombres en gants noirs et niqabs, à rebours de la culture libérale des Arabos-Berbères du Maghreb.  

L'alcool du marché noir est désormais consommé au domicile, à moins de couler dans les hôtels pour touristes ou prostituées ou les tripots enfumés des capitales. Au fur et à mesure que les femmes quittent l'espace public -à 19h à Alger, et presque partout, le soir, hors mois de Ramadan, sauf à Tunis, Rabat ou Casablanca- la sexualité se consomme davantage à domicile, ou sur l'Internet. L'Amérique "puritaine" offre en effet au monde des millions de vidéos de blondes porno-starisées, très prisées au Maghreb comme ailleurs selon les opérateurs... 

Vision américaine et islamic way-of-life des Frères musulmans


L'autre enseignement du grand virage, c'est que la vision américaine du monde est bien plus compatible avec l'islamic way-of-life des Frères musulmans que la culture exigeante naguère proposée par la France. La "modernité" à la française, qu'il s'agisse de sécularisation, de laïcisation, d'égalité entre les sexes, d'accès à la citoyenneté, à la culture savante et aux droits politiques, est repoussée tant par des régimes conservateurs que par les islamistes, quand le modernisme est plébiscité.  

A la culture du livre, qui permet à chacun de se frotter aux grands esprits du monde, on préfère le "modernisme" technologique, et l'organisation de l'ignorance, ainsi qu'en attestent les politiques d'éducation. L'enseignement idéologique de disciplines islamiquement et nationalement compatibles est préféré à la spéculation intellectuelle, et le "par coeur" a remplacé la dissertation.

  
Le management est préféré à la philosophie, et les écoles techniques spécialisées aux universités générales démunies. Au dialogue culturel et à l'échange spirituel, on préfère le conformisme ritualisé, le communautarisme simpliste et le rite mondialisé. Au cinéma d'auteur et à la littérature qui bousculent, on préfère les réseaux sociaux, les feuilletons et films indiens ou américains mainstream
Aux risques du dévoilement des femmes et de la mixité, qui parient sur l'éducation morale, la retenue et l'intelligence, d'aucuns préfèrent les barrières entre les sexes... comme le "politiquement correct" plébiscite l'ordre moral au détriment de la liberté des contacts.  

Face au bonheur de la séduction, qu'ont tant aimée les étudiants du Maghreb sur les campus français, les tenants de l'ordre moral optent pour l'enfermement. A la liberté des moeurs alimentaires et relationnelles, les mêmes adoptent la prohibition et les dérèglements induits, pourvu que les désordres ne s'affichent pas dans l'espace public. Il n'est pas certain que les élites libérales du Maghreb, qui oscillent entre ces deux tendances, aient la force d'inverser les dynamiques à l'oeuvre, surtout si celles-ci devaient davantage contaminer la France. 


Pierre Vermeren est professeur d'histoire du Maghreb contemporain à Paris I. Il a récemment publié Le choc des décolonisations, de la guerre d'Algérie aux printemps arabes (aux éditions Odile Jacob, 2015)." 



http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afr?ique/l-americanisation-et-la-salafisation-du-maghreb_1756363.html

vendredi 15 janvier 2016

QUAND LES BI-NATIONAUX ETAIENT A L 'HONNEUR


La mort du toréro, Pablo Picasso

Les Algériens -c'est connu- passent pour être très chatouilleux sur le registre de l'amour de leur pays. C'est du moins ce que répètent à l'envi les médias internationaux. Les Algériens ont eu à conforter cet avis avec la victoire de leur équipe nationale de balle-au-pied obtenue sur la Corée du sud. Leurs médias nationaux sont dithyrambiques, leur télévision -dite « l'Unique »- diffuse à tour de bras les clips inénarrables à la gloire d'El Khadhra -la Verte- et, sur la Toile, c'est à une explosion d'écrits, parfois d'un enthousiasme naïf, que nous assistons.

L'Odjaq -l'ordre janissaire qui règne- ne manquera, évidemment, pas d'en tirer profit, d'autant plus que pas un secteur d'une opposition autoproclamée n'osera aller à l'encontre de l'unanimité nationale. Quand El Khadhra gagne, c'est l'Algérie qui gagne. Mais cela est vrai de tous les pays. Panem et circences -du pain et des jeux !- sont les deux mamelles éprouvées de toute domination idéologique.

Reste que les Algériens devraient reconnaître ce fait simple et massif : sur les 11 joueurs alignés face à la Corée du sud, 8 sont français, nés en France, formés en France, évoluant dans des clubs professionnels européens ou asiatiques. On peut donc dire que la France est le seul pays qui possède deux équipes nationales qualifiées à cette coupe du monde.

J'entends d'ici les vociférations indignées m'accusant de dénier la qualité d'Algériens à des jeunes gens qui font honneur à leur patrie. Ce serait pure hypocrisie. Il ne s'agit pas de dénier à quiconque le droit d'être Algérien s'il le désire -je pense même, au contraire, qu' en adoptant un code de la nationalité parmi les plus fermés au monde, l'Algérie a tressé de ses propres mains son malheur-, mais de reconnaître des faits au lieu de valider l'attitude schizophrénique de l'Odjaq : vitupérer en paroles « l'ex-puissance coloniale » et sa « langue étrangère » mais parler français entre soi et placer son argent et sa progéniture en France. Soyons équitables : il n'y a pas que l'Odjaq qui témoigne de cette ambivalence. D'autres, opposés à l'Odjaq, succombent irrésistiblement au nationalisme au petit pied de la balle-au-pied…

Et puisque nous y sommes, un mot sur l'hymne national. Il ne gêne pas le nationalisme ombrageux de l'Odjaq que la musique de cet hymne ait été composé par un égyptien. Pas plus que la langue des paroles soit ampoulée, boursouflée et pompeuse à un point rare. Pour un chant censé être populaire, c'est un contresens !

Pas étonnant que le peuple lui préfère « Min jibalina » ! Mais le bon peuple sait-il que ce chant patriotique est copié d'une marche militaire française, intitulée « Sambre-et-Meuse » ? Au lieu de s'en désoler (comme le faisait Bachir Hadj-Ali en 1964, dans sa brochure intitulée « Qu'est-ce qu'une musique nationale ? »), on peut valablement le proposer comme hymne national, en rappelant que cette marche -« Le régiment de Sambre-et-Meuse »- a été composée à la gloire de l'armée du peuple sans-culottes qui a défait les Prussiens à Valmy et sauvé, ainsi, la révolution. Ce serait là, à coup sûr, un événement symbolique de qualité.


Mais peut-être que l'Odjaq préférerait une marche turque, qui sait ?