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Sirhan, terroriste palestinien ?
Le 5 juin
1968 à minuit 20, Robert Kennedy, sénateur de New York et candidat
à la présidence des États-Unis, était assassiné dans la cuisine
de l’hôtel Ambassador à Los Angeles, au milieu d’une foule
compacte, en quittant la grande salle où il venait de célébrer sa
victoire aux primaires démocrates de Californie. Cette victoire
faisait de lui le favori pour l’investiture démocrate. Face au
républicain Richard Nixon, qui avait déjà perdu contre son frère
John Kennedy en 1960, Robert, dit Bobby, était donné gagnant. À 43
ans, il aurait été le plus jeune président américain, après
avoir été, dans le gouvernement de son frère, le plus jeune
ministre de l’histoire américaine. Au lieu de cela, Nixon
l’emporta.
Quelques
heures seulement après l’assassinat de RFK, la presse était en
mesure d’informer le peuple américain, non seulement de l’identité
de l’assassin, mais de sa motivation et même de sa biographie
détaillée. Sirhan Bishara Sirhan était un jeune homme de 24 ans né
en Jordanie, dont la famille avait été expulsée de Jérusalem
Ouest en 1948. Il avait dans sa poche une coupure de presse citant
des propos de Robert Kennedy favorables à la vente de 50 bombardiers
à Israël. Des notes manuscrites retrouvées chez lui confirmaient
que son acte avait été prémédité et motivé par la haine
d’Israël. Dès le 6 juin, Jerry Cohen pouvait donc écrire en
première page du Los Angeles Times que Sirhan était
« décrit par ses proches comme un “anti-Israélien
virulent” » (Cohen écrit « un virulent antisémite »
dans un autre article pour le Salt Lake Tribune du même
jour) et que :
« L’enquête
et des confidences provenant de personnes qui le connaissent bien le
dépeignent comme un jeune homme animé d’une haine suprême pour
l’État d’Israël. »
Cohen en
déduit que Robert Kennedy était devenu pour Sirhan « une
personnification de cette haine en raison de ses récentes
déclarations pro-Israël ». Cohen apprit en outre du maire de
Los Angeles, Samuel Yorty, que :
« Il
y a environ trois semaines, le jeune réfugié jordanien accusé
d’avoir tiré sur le sénateur Robert Kennedy avait écrit pour
lui-même un mémo, [qui] disait : “Kennedy doit être
assassiné avant le 5 juin 1968”— le premier anniversaire de la
guerre de Six jours dans laquelle Israël humilia trois voisins
arabes : l’Égypte, la Syrie et la Jordanie. »
Dans
une étrange note finale, peut-être cryptée, Cohen cite le
professeur de langues orientales Joseph Eliash, de l’université de
Californie, qui fait remarquer que le nom « Sirhan »
« est celui d’une ancienne tribu arabe qui jadis errait dans
le désert syrien », tandis que le second prénom de
l’assassin, « Bashara », signifie « bonne
nouvelle » [1].
En 2008, le
40ème anniversaire de l’assassinat de Bobby fut l’occasion
d’intégrer cet épisode de l’histoire américaine dans la
mythologie politico-médiatique du 11 Septembre, qui façonne
désormais l’imaginaire des Occidentaux. Ainsi, le quotidien
new-yorkais The Jewish Daily Forward déclara :
« On
ne peut s’empêcher de noter le parallèle entre l’assassinat de
Kennedy et les attaques terroristes du 11 septembre 2001. Dans ces
deux tragédies, le fanatisme arabe montra son horrible visage sur le
sol américain, changeant le cours des événements de façon
irrévocable. »
« Robert
Kennedy fut la première victime américaine du terrorisme arabe
moderne. »
Écrivant
pour le Boston Globe, Sasha Issenberg rappelle que la mort de
Robert Kennedy « nous a donné un avant-goût du
terrorisme venu du Moyen-Orient », dont il fut le « prélude ».
Il donne la parole au professeur Alan Dershowitz, qu’il présente
comme un ancien soutien de RFK (mais qui est surtout connu comme
l’avocat de Jonathan Pollard), et qui se souvient :
« J’ai
ressenti cela comme un acte de violence motivé par la haine d’Israël
et de quiconque soutenait Israël. »
« Ce
fut d’une certaine manière le début du terrorisme islamique en
Amérique, le coup d’envoi. Beaucoup d’entre nous ne l’avons
pas reconnu à l’époque [3]. »
Pour
le Jewish Forward, il s’agit de dire aux juifs : « La
haine d’Israël/des juifs frappait déjà, frappe encore, frappera
toujours. » Pour le Boston Globe, il s’agit de faire
dire en cœur aux Américains : « Nous sommes tous
israéliens ! » (Nonobstant les protestations indignées
de Dershowitz dans un article de 2010, « Do Jews Control the
Media [4] ? »,
nous noterons que le Boston Globe appartient au New
York Times, controlé par la famille Sulzberger).
Le fait que
Sirhan était d’une famille chrétienne et non musulmane est un
détail qui échappa à Dershowitz, qui parle de « terrorisme
islamique ». En revanche, le Jewish Forward prit soin
de le préciser, mais pour ajouter aussitôt que l’islam coulait
malgré tout dans les veines de l’assassin :
« Ce
qu’il partageait avec ses cousins musulmans — les responsables du
11 Septembre — était une haine viscérale et irrationnelle
d’Israël. Cette haine l’a conduit à assassiner un homme en qui
certains voyaient le plus grand espoir d’une génération [5]. »
De telles
déclarations, et des pires, seront répétées à l’occasion du
cinquantième anniversaire de l’assassinat de Bobby, en juin 2018.
Prenons-les un instant au sérieux et examinons quelle sorte de
terroriste antisioniste fut Sirhan Sirhan. En nous intéressant de
plus près à son cas, peut-être apprendrons-nous quelque chose sur
la nature réelle du terrorisme islamique, dont Sirhan est supposé
être le prototype.
Mel Ayton,
auteur spécialisé dans la contradiction des thèses complotistes,
prétend démontrer « que Sirhan était bien l’assassin
solitaire dont l’acte motivé politiquement était précurseur du
terrorisme d’aujourd’hui » (présentation de l’éditeur).
Sirhan
a-t-il tué RFK ?
Première
question : Sirhan a-t-il vraiment tué Robert Kennedy ? Les
données balistiques et médico-légales suggèrent qu’en réalité
aucune des balles tirées par Sirhan n’a atteint Robert Kennedy.
Selon l’autopsie réalisée par le docteur Thomas Nogushi, qui le
confirme dans ses mémoires [6],
Kennedy a été touché par trois balles tandis qu’une quatrième a
transpercé son manteau. Toutes furent tirées derrière lui, deux
sous son aisselle droite selon un angle ascendant et la troisième,
la balle fatale, à moins de 3 cm derrière son oreille droite.
Or, douze témoins confirment que Kennedy, dans la salle bondée où
il s’écroula, n’a jamais tourné le dos à Sirhan et que
celui-ci était à plusieurs mètres de sa cible lorsqu’il a tiré.
De plus, Sirhan fut maîtrisé dès son second coup de feu par Karl
Uecker et, bien qu’il ait continué à appuyer mécaniquement sur
la gâchette, son arme n’était plus alors dirigée vers Kennedy.
En comptabilisant les impacts de balles relevés dans la pièce par
les premiers enquêteurs du FBI, et les balles qui ont blessé cinq
personnes autour de Kennedy, on conlut qu’une douzaine de balles au
moins ont été tirées, alors que le revolver de Sirhan n’en
contenait que huit. L’avocat William Pepper, qui a repris le
dossier en 2008, a pu apporter la preuve que la balle présentée au
procès comme étant la cause de la mort de Kennedy n’était pas
celle qu’avait extraite le médecin légiste Thomas Nogushi. Une
analyse technique des enregistrements sonores au moment des tirs,
réalisée en 2008 par l’ingénieur Philip Van Praag, confirme que
deux armes ont fait feu [7].
On
soupçonne que le second tireur, et le véritable assassin de Robert
Kennedy, était Thane Eugene Cesar, un agent de sécurité embauché
par l’hôtel qui se trouvait collé derrière Kennedy au moment des
tirs. Plusieurs témoins l’ont vu avec son pistolet dégainé, et
l’un d’entre eux, Don Schulman, a déclaré devant les caméras
l’avoir vu tirer [8].
Pour une raison mystérieuse, Cesar, qui n’a jamais caché sa
profonde antipathie pour les Kennedy, n’a jamais été entendu par
la justice, et son arme n’a jamais été examinée.
Même en
admettant que les balles tirées par Sirhan aient tué Robert
Kennedy, un autre élément du dossier soulève de sérieuses
questions : des témoins ont observé qu’il semblait en état
de transe au moment des tirs, puis dans un état d’épuisement et
de désorientation. Mais surtout, Sirhan s’est toujours montré
incapable de se souvenir avoir tiré sur Kennedy. Toutes les
expertises psychiatriques, incluant détecteurs de mensonge, ont
confirmé son amnésie. Sirhan pense avoir été drogué et
hypnotisé. Quarante-trois ans après les faits, il continue
d’affirmer :
« Mon
avocat [commis d’office] m’a dit que j’avais tiré sur le
sénateur Senator Robert F. Kennedy et l’avait tué, et que le nier
serait complètement futile. Mais je n’avais et je continue de
n’avoir aucun souvenir de l’assassinat du sénateur Kennedy. »
Il
affirme en outre n’avoir jamais pu se souvenir « de
nombreuses choses et incidents qui ont eu lieu dans les semaines
précédant la fusillade [9]. »
Entre 2008
et 2012, l’avocat William Pepper a réuni des éléments nouveaux
sur la base desquels il réclame la révision du jugement de Sirhan,
en vain. Par exemple, sur la base de 60 heures d’interview avec
Sirhan, le docteur Daniel Brown, spécialiste de l’hypnose et de
l’amnésie traumatique, conclut catégoriquement que Sirhan, qui
appartient à la catégories des « hautement hypnotisables »,
a agi sous l’effet d’une suggestion post-hypnotique :
« Son
geste de tirer n’était ni sous son contrôle volontaire, ni même
avec connaissance consciente, mais résultait probablement d’un
comportement automatique hypnotique sous contrôle coercitif. »
Durant
ces séances avec le docteur Brown, Sirhan a réussi à se souvenir
avoir été, au moment des faits, en compagnie d’une jeune femme
qu’il désirait intensément, avant de se retrouver soudain et dans
un stand de tir, avec une arme qu’il ne connaissait pas. Selon
Brown, Sirhan a réagi « à un indice hypnotique spécifique
donné par cette femme, d’entrer en “mode stand de tir”, auquel
Sirhan répondit automatiquement et involontairement avec le
“flashback” d’être en train de tirer dans un stand de tire sur
des cibles circulaires ».
Pepper découvrit par la suite que,
quelques jours avant les faits, Sirhan s’était rendu, accompagné
d’un homme non identifié, dans un stand de tir d’entraînement
de la police, dont il a signé le registre. Il est parvenu à se
souvenir que son instructeur portait une « moustache
tombante [10] ».
William
Joseph Bryan Jr.
On
sait depuis les années 1970 que la CIA se livrait à des
expérimentations sur le contrôle mental, dans le cadre du fameux
programme MKUltra, placé sous la direction du docteur Sidney
Gottlieb (qui n’était pas un ancien nazi mais un fils d’immigrant
juif hongrois). Les équipes du Dr Gottlieb cherchaient à répondre
à des questions telles que : « Un homme sous hypnose
peut-il être forcé à commettre un meurtre [11] ? »
Des soupçons particuliers pèsent sur l’hypnotiseur William Joseph
Bryan Jr., qui travailla pour l’Air Force et s’était rendu
célèbre pour avoir résolu, par hypnose, l’identité du tueur en
série surnommé l’Étrangleur de Boston (Boston strangler), Albert
Di Salvo. Bryan se vantait souvent de cet exploit et, selon deux
prostituées dont il louait les services, il se serait aussi vanté
d’avoir hypnotisé Sirhan. Or, parmi les lignes incohérentes
écrites par Sirhan dans son cahier, qu’il reconnaît être écrites
de sa main, mais qu’il ne se souvient pas avoir écrites, on trouve
ceci : « God help me... please help me. Salvo Di Di Salvo
Die S Salvo. » C’est un indice que Sirhan est passé entre
les mains expertes de Bryan l’hypnotiseur [12].
D’autres
pages du même cahier font penser à une forme d’écriture
automatique sous suggestion hypnotique :
« Ma
détermination à éliminer RFK devient de plus en plus une obsession
inébranlable... RFK doit mourir — RFK doit être tué. Robert F.
Kennedy doit être assassiné... RFK doit être assassiné,
assassiné... Robert F. Kennedy doit être assassiné avant le 5 juin
68. Robert F. Kennedy doit être assassiné. Je n’ai jamais
entendu... payez s’il vous plaît à l’ordre de de de de
de [13]… »
Ces phrases
portent la date du 18 mai. Or, selon son avocat, Sirhan attribua sa
décision de tuer Kennedy au visionnage d’un documentaire évoquant
la visite de ce dernier en Israël en 1948 ; mais ce
documentaire ne fut diffusé que le 20 mai. Ce n’est là qu’une
contradiction de plus dans la thèse officielle.
Sirhan
Sirhan à peine sorti de sa transe
Robert
Kennedy était-il un ami d’Israël ?
Si Sirhan a
été manipulé, l’une des questions qui se posent est la
suivante : qui avait intérêt à ce que l’assassin identifié
de Kennedy soit un Palestinien prétendument motivé par la haine
d’Israël ? La réponse va de soi. Mais nous sommes alors face
à un dilemme ; car si Robert Kennedy a été assassiné pour
son soutien à Israël, alors Israël semble exclu par principe de la
liste des suspects. Le dilemme n’est qu’illusoire, il repose en
fait sur un présupposé fallacieux : dans la réalité,
Robert Kennedy n’était pas pro-Israël.
Ses bons
vœux à Israël étaient de pure forme, et n’allaient pas au-delà
des tristes obligations électorales. Ses deux seules déclarations
en faveur d’Israël avaient été faites devant des congrégations
juives, kippa sur tête. L’auteur de l’article du Pasadena
Independent Star-News du 27 mai retrouvé dans la poche de
Sirhan avait d’ailleurs, dans un article antérieur intitulé
« Paradoxical Bob », souligné le peu de crédit qu’il
fallait accorder aux promesses électorales faites dans de telles
conditions. Son article commençait ainsi : « Les
candidats à la présidentielle font la chasse aux votes, et certains
ne réalisent pas leurs contradictions. » Quant au documentaire
diffusé le 20 mai 1968 évoquant le voyage de Robert en Palestine en
1948, c’était aussi une publicité électorale destinée à
l’électorat juif. Lorsque Robert Kennedy avait visité la
Palestine, un mois avant qu’Israël ne déclare son indépendance,
il avait 22 ans. Dans la série d’articles qu’il en avait tirée
pour le Boston Globe, il se montrait admiratif de l’esprit
pionnier des sionistes, et naïf dans son espoir que « si un
État juif est formé, ce sera le seul facteur stabilisateur dans le
Proche et Moyen-Orient ». Mais il s’était fait aussi l’écho
des craintes arabes en des termes prophétiques :
« Les
Arabes sont très inquiets de l’augmentation importante des juifs
en Palestine : 80.000 en 1948. Les Arabes ont toujours craint
cet empiétement et pensent que les juifs ne seront jamais satisfaits
avec leur portion de la Palestine, mais qu’ils travailleront à
dominer le reste du pays et finiront par s’approprier les terres
pétrolières immensément riches. »
Moins
de cinq ans avant sa candidature à la présidentielle, Robert
Kennedy n’avait pas été, dans le gouvernement de son frère, un
ministre de la Justice pro-Israël. Il avait soutenu une procédure
dirigée par le sénateur William Fulbright du Senate Committee on
Foreign Relations, visant à faire enregistrer l’American Zionist
Council comme « agent étranger » soumis au Foreign
Agents Registration Act de 1938, ce qui aurait limité
considérablement son influence (après la mort de JFK, l’AZC
échappa à cette procédure en se renommant AIPAC) [14].
Tout bien considéré, rien ne permet de penser que Robert Kennedy
promettait d’être un président « ami d’Israël ».
Son frère ne l’avait pas été (voir plus loin). La famille
Kennedy, fièrement irlandaise et catholique, était connue pour sa
judéophobie. Durant la campagne de John en 1960, le Herout, parti
sioniste de Menahem Begin, avait exprimé l’inquiétude que le
père, Joe, ait « injecté quelques gouttes du poison de
l’antisémitisme dans l’esprit de ses enfants, y compris son fils
John [15] ».
En
définitive, ce n’est que par une magistrale hypocrisie que
le Jewish Daily Forward peut écrire, le 6 juin 2008 :
« En
nous souvenant de Bobby Kennedy, souvenons-nous non seulement de ce
pour quoi il a vécu, mais aussi de ce pour quoi il est mort :
la valeur précieuse de la relation entre l’Amérique et
Israël [16]. »
La mort de
Robert Kennedy n’a pas été une mauvaise chose pour la précieuse
« relation entre l’Amérique et Israël ». S’il avait
été président, aurait-il sauvé Israël du désastre comme le
firent Nixon et Kissinger en 1973 durant la Guerre du Kippour ?
Rien n’est moins sûr.
Mais peu
importe, au fond. Quand bien même Robert aurait été un ami
d’Israël, Israël aurait eu intérêt à l’éliminer de la
course présidentielle, et même l’obligation de l’éliminer tout
court. Je vais justifier cette affirmation dans le reste de cet
article. Pour commencer, voyons quelle sorte de frère était Robert.
Tous ses biographes ont souligné son dévouement absolu à John, qui
avait fait de lui non seulement son ministre de la Justice, mais
surtout son plus proche conseiller. Robert n’avait pas le charisme
de John, et encore moins son ambition. Il sentait bien que le manteau
de son frère, qu’il avait porté littéralement pendant ses
premiers mois de deuil, était trop grand pour lui. S’il se décida
néanmoins à briguer la présidence en 1968, c’était sous la
pression du destin. Robert apparaissait, aux yeux de millions
d’Américains, comme l’héritier du roi assassiné — et son
justicier, même si la pensée était rarement formulée. Ses
apparitions publiques suscitaient une ferveur qu’on n’avait
encore jamais vue pour un candidat à la présidence, d’autant que,
rarement entouré de gardes du corps, Robert manifestait un total
mépris pour sa propre sécurité.
John
et Robert étaient si proches, témoigne Arthur Schlesinger,
se
comprendre [17].
Cette
exceptionnelle amitié entre John et Robert a une implication
évidente et cruciale, pour l’enquêteur que nous sommes. Et le
fait que cela soit si rarement relevé est une raison supplémentaire
de s’interroger. On ne parle jamais, en effet, des assassinats des
frères Kennedy au pluriel. Quant on parle de la mort de John, on ne
mentionne pas celle de Robert ; et quand le sujet est la mort de
Robert, on ne s’attarde pas sur celle de John. Les assassinats de
John et de Robert sont toujours considérées comme deux événements
indépendants, plutôt que comme deux épisodes d’un crime en
série. C’est pourtant dans le lien entre ces deux assassinats que
réside la clé de chacun d’eux. John et Robert méritent d’être
considérés comme une fratrie unie par une totale loyauté, et non
comme deux individus indépendants, victimes de tragédies sans
rapport. Le simple bon sens suggère que les frères Kennedy ont été
tués par les mêmes forces, et pour les mêmes motifs.
Israël a
tué John Kennedy
Outre le
fait que John et Robert étaient frères, leurs assassinats ont au
moins deux choses en commun : Johnson et Israël. Considérons
en effet, pour commencer, le fait que leurs morts encadrent très
précisément la présidence de Lyndon Johnson, qui était au pouvoir
durant les deux enquêtes qui suivirent : Johnson devint
président le jour de la mort de John, et termina son mandat quelques
mois après la mort de Robert. Quant à Israël, c’est la volonté
d’impliquer un Palestinien antisioniste qui le trahit, dans le cas
de Robert. Dans le cas de John, l’empreinte d’Israël est bien en
évidence, et on se demande, là encore, pourquoi la majorité des
investigateurs font tant d’effort pour ne pas la voir. Par un
étrange paradoxe, ceux qui professent ne pas croire à la
culpabilité d’Oswald prétendent néanmoins trouver l’identité
des assassins en épluchant la biographie d’Oswald.
Répétons-le,
encore et encore : la piste à suivre est celle de l’assassin
d’Oswald, celui qui réduisit le pigeon au silence et empêcha
ainsi qu’il ne répète devant une court de justice ce qu’il
avait réussi à lancer aux journalistes dans un couloir du
commissariat de Dallas : « I’m just a patsy ! »
Oswald aurait dû être liquidé durant son arrestation, sous le
prétexte qu’il était armé, mais les choses ne s’étaient pas
passées comme prévues. On fit donc appel à Jacob Leon Rubenstein,
dit Jack Ruby. Ruby était intimement liée à la pègre juive — la
Mishpucka (« la Famille » en hébreu), ou encore la
Yiddish Connection. Une de ses anciennes amies — une strip-girl de
son Carousel Club de Dallas —, a fait un jour ce commentaire :
« Il n’avait pas le choix. […] Jack avait des
patrons, comme tout le monde [18]. »
Le patron de Jack Ruby, et son idole, était le gangster d’Hollywood
Mickey Cohen, successeur de Benjamin « Bugsy »
Siegelbaum, l’un des chefs de Murder Incorporated. Cohen était en
contact avec Menahem Begin, l’ancien chef terroriste de l’Irgoun.
Cohen avoue dans son autobiographie s’être « tellement
passionné pour Israël » dans les années 40 qu’il ne
faisait « plus rien d’autre que [s’]occuper de cette guerre
de l’Irgoun [19] ».
Peu avant de mourir d’un cancer foudroyant en 1967, Ruby confia à
son avocat et à son rabbin séparément : « I did it for
the Jews [20] ! »
À
ces indices et aux autres que j’ai examinés ailleurs, en suivant
les pas de Michael Collins Piper, j’ajoute encore celui-ci :
le voyage de John Kennedy à Dallas, n’ayant pas de caractère
étatique, était sponsorisé et en partie planifié et contrôlé
par le Dallas Citizens Council. Kennedy se rendait à leur conférence
pour y faire une allocution lorsqu’il fut abattu. Le Citizens
Council est un puissant groupe d’influence dominé par des
affairistes juifs comme le richissime Julius Schepps, que Bryan
Stone, spécialiste de la communauté juive texane, décrit comme
étant « membre de chaque synagogue en ville, et chef de
facto de la communauté juive [21] ».
La communauté juive est très ancienne et très influente au Texas,
comme l’illustre encore Natalie Ornish (Pioneer Jewish Texans,
1989). Issue en grande partie de marranes originaires du Mexique (le
judaïsme était encore officiellement interdit au Mexique en 1848,
lorsque le Texas devint américain) [22].
Parmi les membres éminents de la communauté juive texane figurait
encore le publicitaire et homme de relations publiques Sam Bloom, qui
présidait le comité d’accueil de Kennedy à Dallas. Selon
l’ancien officier des services secrets britanniques John
Hughes-Wilson, c’est Bloom qui « suggéra à la Police de
rendre Oswald accessible à la presse. Il suggéra aussi — contre
l’avis explicite du FBI local — qu’on déplacât l’assassin
présumé du commissariat à la prison de Dallas afin de donner aux
journalistes une bonne histoire et des images. » C’est
durant ce déplacement qu’Oswald fut abattu. « L’agent du
FBI de Dallas James Hosty, ajoute Hughes-Wilson, a toujours cru
que Bloom et Ruby étaient de mèche ; lorsque les policiers
fouillèrent le domicile de Ruby, ils trouvèrent une note avec le
nom, l’adresse et le numéro de téléphone de Bloom [23]. »
La
somme des indices incrimine une cabale de terroristes sionistes
particulièrement audacieux, et bénéficiant de la complicité de
Johnson pour la mise en œuvre de l’assassinat et pour leur
couverture par la suite. Quant au mobile probable du crime, il a été
révélé dans les années 1990 par Seymour Hersh dans The
Samson Optionet Avner Cohen dans Israel and the Bomb :
Kennedy était déterminé à empêcher Israël de se doter de la
bombe atomique. Le jour même où il recevait une ultime lettre de
Kennedy exigeant une inspection du site israélien secret de Dimona,
le 16 juin 1963, Ben Gourion démissionnait de sa fonction publique
et plongeait en eaux profondes. Cinq mois plus tard, la mort de
Kennedy soulageait Israël de toute pression et même de tout risque
de publicité sur son programme nucléaire militaire. John McCone, le
directeur de la CIA nommé par Kennedy, démissionna en 1965 en se
plaignant du peu d’intérêt manifesté par Johnson sur ce
dossier [24].
Mais la
détermination de Kennedy à faire avorter le projet Dimona n’était
qu’une partie du « problème Kennedy ». Tout aussi
insupportable était sa détermination à faire appliquer la
Résolution 194 des Nations unies concernant le retour des quelques
800 000 réfugiés palestiniens expulsés dans les années 1947-48.
Le 20 novembre 1963, la délégation US aux Nations unies remettait à
nouveau cette question sur le tapis, causant une vive protestation
dans les cercles israéliens. Enfin, depuis les tout premiers mois de
son mandat, Kennedy se montrait amical envers Nasser. L’historien
Philip Muehlenbeck écrit :
« Tandis
que l’administration Eisenhower avait cherché à isoler Nasser et
réduire son influence en favorisant le roi Saoud d’Arabie comme
rival conservateur au président égyptien, l’administration
Kennedy poursuivit la stratégie exactement inverse [25]. »
Le double
assassinat des Kennedy
Robert
avait-il l’intention de rouvrir l’enquête sur la mort de son
frère, et les assassins de John avaient-ils des raisons de craindre
qu’il le ferait, une fois à la Maison Blanche ? Laissons les
faits parler. Dès le 22 novembre 1963, Robert fut mis sur la touche
par Johnson et Hoover. Bien qu’encore attorney general, il se
savait désarmé face aux forces qui avaient tué son frère, et qui
maintenant le surveillaient étroitement. Pourtant, il ne perdit pas
de temps pour commencer discrètement sa propre enquête ; il
questionna d’abord le directeur de la CIA John McCone, pour tenter
de découvrir si des éléments de l’Agence étaient impliqués.
Puis, envisageant l’hypothèse d’une vengeance du crime organisé,
il prit contact en mars 1964 avec Jimmy Hoffa, son ennemi juré, sur
lequel il s’était acharné depuis dix ans et que son département
de la Justice venait encore de condamner ; un tête-à-tête fut
improvisé entre les deux hommes sur une piste d’aéroport, et
Robert en sortit convaincu de l’innocence de Hoffa. Robert chercha
aussi à savoir s’il y avait eu des complicités au sein du Secret
Service, responsable de la sécurité du Président, et il chargea
son ami Daniel Moynihan d’enquêter discrètement. Robert, bien
entendu, soupçonnait aussi fortement Johnson d’être impliqué. Il
détestait Johnson, et avait fait tout son possible pour dissuader
son frère de le choisir comme vice-président.
« Johnson
ment tout le temps » disait Robert ;
Avec
la publication du rapport de la Commission Warren, Robert eut la
confirmation qu’il ne devait plus rien attendre de la justice de
son pays avec Johnson au pouvoir [27].
Il sollicita alors l’aide d’un vieil ami de la famille Kennedy,
qui avait travaillé pour le MI6 britannique. Celui-ci prit contact
avec les services secrets français, disposés à mener une enquête.
Avec l’aval du général de Gaulle, qui n’avait jamais cru à la
thèse du tueur solitaire [28],
deux officiers, dont le commissaire André Ducret, chef de la
sécurité présidentielle à l’Élysée, menèrent une enquête
sur trois ans en faisant infiltrer les milieux pétroliers texans, la
CIA et les mercenaires cubains de Floride. Leur rapport, très
soupçonneux à l’égard de Johnson, fut transmis à RFK peu avant
son assassinat. Ensuite, constatant que ni Jacqueline Kennedy, ni le
dernier frère survivant, Ted Kennedy, ne manifestait d’intérêt
pour ce rapport, les officiers français embauchèrent un écrivain
du nom de Hervé Lamarr pour en faire un livre, sous le pseudonyme de
James Hepburn [29].
Le livre parut d’abord en français sous le titre L’Amérique
brûle, et fut rapidement traduit en 11 langues. Aucun grand éditeur
américain n’en voulut, mais il circula néanmoins sous le
titre Farewell America : The Plot to Kill JFK. Sa
conclusion mérite d’être citée :
« L’assassinat
du président Kennedy était un travail de prestidigitateurs. C’était
un tour de magie, avec accessoires et faux miroirs, et lorsque le
rideau est tombé, les acteurs, et même le décor ont disparu. […]
Les comploteurs avaient raison de penser que leur crime serait
dissimulé par les ombres et le silence, qu’il serait imputé à un
fou et à de la “négligence” [30]. »
Robert
Kennedy comptait briguer la présidence en 1972. Plusieurs facteurs
précipitèrent sa décision de se présenter dès 1968 : l’un
d’eux était l’enquête ouverte en 1967 par le procureur de la
Nouvelle-Orléans Jim Garrison. Garrison obtint de visionner le
fameux film d’Abraham Zapruder, qui avait saisi l’assassinat en
huit-millimètres ; ce film, confisqué par le FBI le jour même,
prouve par le mouvement de la tête du Président que la balle
mortelle provenait du grassy knoll, en face du Président, et
non du School Book Depository situé dans son dos, où se trouvait
Oswald. Robert Kennedy confia à son ami William Attwood, rédacteur
en chef du magazine Look, qu’il croyait comme Garrison à un
complot, ajoutant : « mais je ne peux rien faire tant que
je n’ai pas le contrôle de la Maison Blanche ».
Garrison
affirme que Robert lui a fait passer un message discret de soutien
par un ami commun, l’encourageant dans son enquête et disant qu’il
ferait éclater la vérité au grand jour lorsqu’il serait
président [31].
En
conclusion, il fait peu de doute que Robert Kennedy avait
l’intention, s’il était élu président, d’ouvrir une nouvelle
enquête sur la mort de son frère. Cela n’échappait probablement
pas à ses ennemis, qui étaient évidemment les ennemis de John.
Les
commanditaires de l’assassinat de John avaient fait appel à un
gangster juif lié à l’Irgoun pour liquider Oswald, le pigeon
gênant. Les assassins de Robert ont faussement attribué sa mort à
un Palestinien poussé par « la haine d’Israël ». Ces
deux pièces réunies font apparaître assez nettement le profil des
commanditaires des deux assassinats. C’est bien pourquoi leurs
complices dans les médias s’appliquent à ne jamais les réunir.
Pour
faire diversion, on fait planer l’idée d’une mystérieuse
malédiction planant sur les Kennedy. Quel péché ancestral aurait
provoqué la vengeance divine ? Ronald Kessler, journaliste
au Washington Post, pointe du doigt l’antisémitisme du père,
Joe Kennedy, et sa politique d’apaisement avec Hitler lorsqu’il
était ambassadeur US à Londres. Le titre de son livre, Les
Péchés du père. Les origines secrètes du clan Kennedy [32],
est subtilement inspiré d’Exode 20:5 :
« Moi
Yahvé, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux qui punis la faute des pères
sur les enfants, les petits-enfants et les arrière-petits-enfants
pour ceux qui me haïssent. »
Le
livre de Kessler devint carrément prophétique trois ans après sa
parution en 1996, lorsque John Fitzgerald Kennedy Junior périt dans
des circonstances troubles, avec son épouse et l’enfant qu’elle
portait, alors que, sur les traces de son père, il entrait en
politique après s’être lancé dans le journalisme (et s’être
intéressé aux assassinats et complots politiques liés à
Israël) [33].
Alors,
théorie de la conspiration, ou théorie de la malédiction ?
Notes
[1] Jerry Cohen, « Yorty Reveals That Suspect’s Memo Set Deadline for Death », Los Angeles Times, 6 juin 1968, pages 1 et 12, surlatimesblogs.latimes.com/thedailymirror/2008/06/june-6-1968.html.
Jerry Cohen, « Jerusalem-Born Suspect Called An Anti-Semite », The Salt Lake Tribune, 6 juin 1968, surwww.newspapers.com/newspage/11976683/ et sur www.newspapers.com/newspage/10399250/.
Voir aussi Harry Rosenthal, “Senator Kennedy’s support for Israel promoted decision declares Sirhan,” The Telegraph, 5 mars 1969, surhttp://news.google.com/newspapers?nid=2209&dat=19690305&id=QpgrAAAAIBAJ&sjid=mfUFAAAAIBAJ&pg=7109,318608&hl=fr
[2] Jeffrey Salkin, « Remember What Bobby Kennedy Died For », 5 juin 2008, sur forward.com.
[3] Sasha Issenberg, « Slaying gave US a first taste of Mideast terror. Analysts call Robert Kennedy’s death a prelude to kidnappings and attacks », Boston Globe, 5 juin 2008, sur www.boston.com
[4] Alan Dershowitz, “Do Jews Control the Media ?”, huffingtonpost.com, 6 octobre, 2010.
[5] Jeffrey Salkin, « Remember What Bobby Kennedy Died For », op. cit.. Voir aussi Michael Fischbach, « First Shot in Terror War Killed RFK », The Los Angeles Times, 2 juin 2003, sur http://articles.latimes.com/2003/jun/02/opinion/oe-fischbach2
[6] Thomas Noguchi, Coroner, Simon&Schuster, 1983.
[7] Frank Morales, « The Assassination of RFK : A Time for Justice ! », 16 juin 2012, sur www.globalresearch.ca  ; ; voir le témoignage de Paul Schrade sur YouTube, « RFK Assassination 40th Anniversary (2008) Paul Schrade on CNN ».
[8] Philip Melanson, The Robert F. Kennedy Assassination : New Revelations On the Conspiracy And Cover-Up, S.P.I. Books, 1994, p. 25. Voir le documentaire d’investigation de Shane O’Sullivan, RFK Must Die : The Assassination of Bobby Kennedy (2007). Pour plus de détail, lire son livre Who Killed Bobby ? The Unsolved Murder of Robert F. Kennedy, Union Square Press, 2008. Voir aussi le témoignage de Don Schulman qui a vu Cesar dans le film The Second Gun (1973), à 42:40–54:36.
[9] Frank Morales, « The Assassination of RFK : A Time for Justice ! », 16 juin 2012, sur www.globalresearch.ca  ; ; « Sirhan Sirhan Denied Parole », sur YouTube.
[10] Jacqui Goddard, « Sirhan Sirhan, assassin of Robert F.Kennedy, launches new campaign for freedom 42 years later », The Telegraph, 3 décembre 2011, sur www.telegraph.co.uk
[11] Colin Ross, Bluebird : Deliberate Creation of Multiple Personality by Psychiatrists, Manitou Communications, 2000, résumé surwww.wanttoknow.info/bluebird10pg
[12] William Turner and John Christian, The Assassination of Robert F. Kennedy : The Conspiracy and Cover-up (1978), Basic Books, 2006, p. 225-229.
[13] Shane O’Sullivan, Who Killed Bobby ? The Unsolved Murder of Robert F. Kennedy, Union Square Press, 2008, p. 5, 44, 103.
[14] The Israel Lobby Archive, www.irmep.org/ila/forrel/
[15] Alan Hart, Zionism, The Real Ennemies of the Jews, vol. 2 : David Becomes Goliath, Clarity Press, 2013, p. 252.
[16] Jeffrey Salkin, « Remember What Bobby Kennedy Died For », op. cit.
[17] PBS American Experience & The Kennedys part 2, sur YouTube.
[18] http://jfkfacts.org/assassination/news/ex-flame-says-jack-ruby-had-no-choice-but-to-kill-oswald/
[19] Mickey Cohen, In My Own Words, Prentice-Hall, 1975, p. 91-92.
[20] « Je l’ai fait pour les juifs ! » (NDLR).
William Kunstler, My Life as a Radical Lawyer, Carol Publishing, 1994, p. 158 ; Steve North, « Lee Harvey Oswald’s Killer ‘Jack Ruby’ Came From Strong Jewish Background », The Forward, 17 novembre 2013, sur forward.com
[21] Bryan Edward Stone, The Chosen Folks : Jews on the Frontiers of Texas, University of Texas Press, 2010, p. 200.
[22] Natalie Ornish, Pioneer Jewish Texans, The Texas A&M University Press, 2011.
[23] John Hughes-Wilson, JFK - An American Coup d’État : The Truth Behind the Kennedy Assassination, John Blake, 2014.
[24] Alan Hart, Zionism, The Real Ennemies of the Jews, vol. 3 : Conflict Without End ? Clarity Press, 2010, p. 21-22.
[25] Philip Muehlenbeck, Betting on the Africans : John F. Kennedy’s Courting of African Nationalist Leaders, Oxford UP, 2012, p. xi, 122-4.
[26] Jeff Shesol, Mutual Contempt : Lyndon Johnson, Robert Kennedy, and the Feud that Defined a Decade, WW Norton & Co, 1997, 2012, p. 95.
[27] David Talbot, Brothers : The Hidden History of the Kennedy Years, Simon & Schuster, 2007.
[28] Alain Peyrefitte, C’était De Gaulle, tome 2, Fayard, 1997, p. 45.
[29] Gus Russo, Live by the Sword : The Secret War Against Castro and the Death of JFK, Bancroft Press, 1998, p. 574-575.
[30] James Hepburn, L’Amérique brûle, Nouvelles Frontières, 1968 ; Farewell America : The Plot to Kill JFK, Penmarin Books, 2002, p. 269.
[31] David Talbot, Brothers, op. cit., p. 312-314, 333.
[32] Ronald Kessler, Les Péchés du père. Les origines secrètes du clan Kennedy, Albin Michel, 1996 ; titre originel : The Sins of the Father : Joseph P. Kennedy and the Dynasty He Founded, Hodder & Stoughton, 1996.
[33] Sur les soupçons pesant sur Israël, lire Barry Chamish, « The Murder of JFK Jr – Ten Years Later », sur www.rense.com/general87/teny...
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Robert-F-Kennedy-premiere-victime-americaine-du-terrorisme-arabe-39647.html
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