Israël
est-il un État colonial ? Non.
Israël
est-il une colonie de peuplement ? Non.
Israël
est-il un État d'apartheid ? Non.
Israël
est-il un État sioniste ? Non.
La
solution à deux États (palestinien et israélien) est-elle
possible ? Oui, à condition que les deux États soient juifs.
Voulez-vous
savoir pourquoi il est répondu négativement à toutes ces
questions ? Lisez le texte décapant de Gilad Atzmon,
ci-dessous. Vous y apprendrez ce que penser veut dire et ce que
courage intellectuel veut dire.
Vérité et dissimulation en Palestine et ailleurs
Par Gilad Atzmon
In
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Verite-et-dissimulation-en-Palestine-et-ailleurs-21663.html
"Ce
qui suit est le texte du discours que j’ai donné à la Seek, Speak
and Spread Truth Conference à Londres samedi dernier 23 novembre
2013.
On
nous dit que l’Histoire est une tentative de narrer le passé. Mais
en réalité, l’Histoire a très souvent peu à voir avec la
révélation du passé. Au contraire c’est une tentative orchestrée
et institutionnalisée de cacher la honte sous le tapis.
De
nombreux textes historiques juifs, par exemple, sont là pour
détourner l’attention du fait étrange et tragique qu’au long de
leur histoire, les juifs ont réussi à s’attirer une chaîne
interminable de désastres. Mais l’histoire palestinienne n’est,
de manière générale, pas différente. Après plus d’une décennie
de lutte pour la libération, la situation en Palestine est pire que
jamais, et pourtant les intellectuels palestiniens, comme nous le
verrons plus loin, s’éloignent de toute compréhension possible
des circonstances qui ont conduit au désastre en cours.
Bien
que les Britanniques aient beaucoup de crimes de guerres accolés à
leurs noms, le British Imperial War Museum a décidé d’allouer un
étage entier à l’holocauste juif au lieu de présenter un des
génocides made in Great Britain. Les Britanniques, tout
comme n’importe qui, préfèrent dissimuler leur honte.
Les
comptes historiques sont généralement là pour refouler la vérité
et cacher notre honte. Cependant, il est loin d’être aisé de
savoir qui est en charge de ces comptes, qui décide de ce qui doit
être étouffé et quel chemin doit être pris pour cacher la vérité.
Apparemment,
la restriction de la terminologie et la limitation de la liberté
d’expression grâce au politiquement correct sont probablement
parmi les méthodes les plus usitées. Malheureusement, le discours
de solidarité avec la Palestine est dans cette optique un précédent
spectaculaire.
Un
bref examen de chacun des piliers terminologiques et des principes
qui modèlent notre vision du conflit, de son histoire et de ses
solutions potentielles révèle qu’ils existent pour dissimuler les
causes, idéologies et systèmes de pensée évidents qui sont à la
base des crimes au Moyen-Orient en général et en Palestine en
particulier.
Mise
au point
Nous
allons à présent examiner minutieusement la terminologie et les
notions qui sont impliquées dans le débat sur la Palestine et
exposer une nouvelle fois la nature trompeuse qui est malheureusement
intrinsèque au discours progressiste contemporain.
Le
sionisme –
Les membres du mouvement de solidarité avec la Palestine sont tenus
d’éviter le mot en « j » et d’utiliser à la place
le mot « sionisme ». J’ai
récemment révélé qu’Ali
Abunimah, un de mes actuels détracteurs en chef, m’avait conseillé
quelques années auparavant de faire référence à Sion quand je
pense à juif pour que lui et moi « puissions
trouver une base pour un grand terrain d’entente »…
En fait Abunimah n’était pas seul. Jewish Voice for Peace m’avait
approché avec une offre similaire à peu près au même moment.
La
vérité sur ce sujet est que la politique israélienne a peu à voir
avec le sionisme. Les Israéliens sont à peine au fait de
l’idéologie sioniste, n’étant pas non plus concernés ou
motivés par la praxis sioniste. Le sionisme est largement un
discours de la diaspora juive, qui se promet d’établir un foyer
national juif en Palestine et de civiliser le juif par le
nationalisme. Israël est évidemment le produit du projet sioniste ;
cependant, les Israéliens se voient eux-mêmes comme des sujets
post-révolutionnaires – ils ont transformé le rêve sioniste en
une réalité pratique.
En
conséquence, la critique du sionisme en soi touche à peine les
Israéliens ou la politique israélienne. Tout au contraire, elle
détourne l’attention des crimes qui sont commis par l’État juif
au nom du peuple juif.
Mais
alors, pourquoi utilisons-nous le terme sionisme au lieu de se
référer au pouvoir juif, à la politique juive ou à l’État
juif ? C’est simple : nous ne voulons pas offenser les
juifs « antisionistes » et les juifs en général. Nous
choisissons consciemment de permettre à Israël de se tirer
d’affaire. Apparemment nous préférons largement cibler un objet
imaginaire et fantasmatique qui ne représente presque rien plutôt
que de simplement appeler un chat un chat.
Le
colonialisme –
Les activistes solidaires de la Palestine sont supposés enchaîner
leurs phrases avec différentes permutations du mot « colonial »
dans l’espoir que plus ils l’utilisent plus il y a de chances que
finalement il finisse par passer. En conséquence, les activistes et
les intellectuels parlent couramment d’Israël et du sionisme comme
d’un « projet colonial ». Mais ils ont évidemment
tort.
Le
colonialisme se définit traditionnellement par un échange matériel
clair entre une « mère patrie » et une nation colonisée.
Israël est sans aucun doute une colonie, cependant personne ne peut
dire qui était ou est exactement sa mère [1].
Alors
pourquoi parlons-nous d’Israël et du sionisme comme d’un projet
colonial ? C’est simple : cela nous évite d’admettre
que le projet national juif est en effet un projet unique, sans
précédent dans l’Histoire. Cela nous évite d’admettre que nous
ne comprenons pas ce projet ni ses objectifs. La Gauche et les
soi-disant « juifs antisionistes » se cramponnent au
paradigme colonial parce qu’il place Israël et le sionisme dans un
modèle qui leur est quelque peu familier, eux et leur public. Le
paradigme colonial suggère que le projet national juif est aussi
malveillant que le colonialisme français ou britannique. Mais la
terrible vérité est que nous avons affaire à une forme unique de
projet nationaliste raciste et violent.
La
colonisation de peuplement –
Durant les dernières années, un nouveau baratin terminologique a
émergé dans les rangs du mouvement de solidarité avec la
Palestine, à savoir « la colonisation de peuplement ».
Je suppose que ma critique du paradigme colonial a secoué
quelques-uns des soi-disant intellectuels progressistes et
« antisionistes », et ils furent poussés à réviser
leur récit narratif. Leur effort fit naître un nouveau bébé
théorique déformé et dysfonctionnel. Mais malheureusement, la
« colonisation de peuplement » n’explique elle non plus
pas grand chose. C’est plutôt une tentative désespérée de
dissimuler encore davantage le projet national juif.
La
colonisation de peuplement se réfère à une situation dans laquelle
la super-puissance A facilite la colonisation par le groupe ethnique
B d’une terre C. Un tel évènement peut éventuellement conduire à
des conséquences violentes pour la population indigène D.
Mais
le problème est le suivant. Ce scénario historique A-B-C-D n’a
rien à voir avec le sionisme, Israël ou le conflit
israélo-palestinien. En réalité, c’était les sionistes (B) qui
ont en fait persuadé la Grande-Bretagne, à l’époque une
super-puissance (A), que l’établissement d’une patrie juive en
Palestine (C) était la voie à suivre. C’était aussi la promesse
des sionistes (B) à pousser l’Amérique à rentrer dans la
première guerre mondiale qui a conduit lord Balfour à faire adopter
la cause sioniste à l’Empire britannique (A). En clair, au lieu
d’une chronologie A-B-C-D, en ce qui concerne le sionisme on
remarque davantage une chronologie B-A-C-D. C’est le groupe
ethnique B qui pousse la super-puissance A à agir en sa faveur.
Mais
ensuite nous pouvons nous demander comment il se fait que les
activistes solidaires de la Palestine tels que Ben White mentent
consciemment lorsqu’ils parlent d’une « colonisation de
peuplement passée et présente ». Malheureusement White
n’est pas seul, la liste des universitaires et intellectuels qui
participent à la diffusion de ce récit erroné est assez
impressionnante.
Pourquoi
nous trompent-ils, est-ce parce qu’ils sont un tas d’ignorants ?
Pas du tout, ils sont en réalité des chercheurs dévoués, ils
manquent juste d’intégrité intellectuelle, et ils en manquent
sévèrement.
Diffuser
le récit de la « colonisation de peuplement » est opéré,
une fois encore, dans l’intention de détourner l’attention du
fait embarrassant que déjà, en 1917, le lobby juif faisait partie
des lobbies les plus puissants de la planète. Un tel aveu pourrait
facilement heurter de nombreux juifs dans le mouvement de solidarité
avec la Palestine. De toute évidence, nous ne voulons vraiment
offenser personne d’autre que l’intelligence elle-même.
L’apartheid –
Les activistes solidaires de la Palestine sont enclins à parler
d’Israël comme d’un État d’apartheid. Ils permettent de
manière évidente à l’État juif de se tirer d’affaire.
L’apartheid se définit couramment par un système d’exploitation
basé sur des considérations racialistes. Mais Israël ne conduit
pas un apartheid, il n’est pas intéressé par une exploitation.
Israël est bien pire, il veut faire partir les Palestiniens. Israël
se fonde sur le nettoyage ethnique mû par une logique nationaliste
racialiste. Dans cette optique, Israël est très similaire à
l’Allemagne nazie. Mais c’est très exactement l’équation que
nous sommes censés ne pas voir puisqu’elle peut heurter les juifs
et même embrouiller la Gauche.
Le
débat sur la solution à un/deux États –
La philosophie derrière la « solution à un État » est
évidemment éthique et universelle. Mais il y a un léger problème.
Elle ne trouve aucun partenaire ou supporteur politique au sein de la
société israélienne. Pourquoi ? Parce qu’Israël est l’État
juif et la notion de paix est totalement étrangère à Israël et à
la culture juive. Le mot « Shalom »,
qui est couramment traduit par « paix »,
« réconciliation » et « harmonie », est
compris en hébreu comme « la sécurité pour les juifs ».
En
conséquence, il était très embarrassant de lire le célèbre
intellectuel palestinien Joseph Massad faire une erreur grossière en
interprétant le mot « paix » de manière erronée dans
le contexte de l’idéologie sioniste et de la politique
israélienne.
Dans
un récent article nommé « La Paix est la Guerre : la
colonisation de peuplement israélienne et les Palestiniens »,
Massad a écrit : « Faire la guerre pour la paix est
tellement intrinsèque à la propagande sioniste et israélienne que
l’invasion du Liban par Israël en 1982, qui a tué 20 000 civils,
fut appelée l’“opération paix en Galilée”. »
Si
Massad avait suffisamment étudié la question il aurait probablement
trouvé que, en ce qui concerne les Israéliens, l’opération Shlom
Ha-Galil voulait en réalité dire « sécurité »
en Galilée plutôt que « paix en Galilée ». Massad
aurait pu éviter cette bourde intellectuelle s’il avait lu Quel
Juif errant ? plutôt que d’essayer d’incendier ce
livre, dont il se trouve que l’auteur approfondit ce sujet de
manière occasionnelle.
Les
Israéliens supporteraient la solution à un État si celui-ci était
l’État juif. Comme Paul Larudee l’a récemment suggéré, les
Israéliens supporteraient aussi la solution à deux États si ces
derniers étaient deux États juifs. Cependant la seule question qui
me taraude est, pourquoi est-ce qu’un bloggeur palestinien tel
qu’Ali Abunimah dévierait de sa voie pour nous empêcher
d’observer la culture tribale et raciste qui motive l’État
juif ?
Est-il
possible que certaines des célèbres voix palestiniennes ne
veuillent pas elles aussi choquer les Juifs ? Je vous laisser en
juger.
La
Cause palestinienne
Est-ce
réellement le droit au Retour ? ou 1948 ? J’ai été
convaincu pendant de nombreuses années que la Nakba était au cœur
de la tragédie palestinienne. Mais ensuite le fait de suivre la
politique du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions
des biens, de la culture et du monde universitaire israéliens)
m’enseigna que j’avais pu être induit en erreur.
Quand
le mouvement BDS s’est formé en 2005, son premier objectif était
de :
1.
Mettre fin à l’occupation et à la colonisation (israélienne) de
toutes les terres arabes et démanteler le mur de séparation (2005).
Mais
ensuite, sans aucun tentative de débattre du sujet publiquement, le
siège du mouvement BDS à Ramallah a changé son premier objectif.
Il est à présent devenu :
2.
Mettre fin à l’occupation et à la colonisation de toutes les
terres arabes occupées en juin 1967 et démanteler le mur de
séparation.
Des
efforts ont été faits pour s’assurer que les organisations
palestiniennes soient conscientes de ce changement crucial. Ajouter
la date de 1967 a rendu clair que le mouvement BDS acceptait de facto
l’existence d’un État juif en Palestine.
Il
est assez intéressant que peu de Palestiniens fussent vraiment
indignés par l’abandon de la date de 1948 et la reconnaissance
d’Israël en tant que tel par le mouvement BDS. Je suppose que son
explication est simple. En ce qui concerne les Palestiniens en exil
en Occident, 1948 et le droit au Retour ne sont pas les sujets qui
importent. J’imagine qu’un tel programme n’est pas guidé par
le souci des réfugiés palestiniens au Liban ou en Syrie. Je suppose
que les réfugiés à Gaza et Jénine peuvent aussi être scandalisés
mais, vu l’état des choses, nous pouvons de toute façon à peine
entendre leurs voix. J’imagine que le mouvement BDS est là pour
apaiser les « juifs du mouvement » et même les sionistes
libéraux. C’est à peine surprenant en considérant le fait
embarrassant que le sioniste libéral George Soros qui finance le
groupe sioniste J-Street finance aussi le mouvement BDS ainsi que
beaucoup d’autres ONG palestiniennes.
État
des lieux
Comme
nous pouvons le voir, le sionisme, le colonialisme, la colonisation
de peuplement, l’Apartheid, le mouvement BDS et même la solution à
un État sont tous des concepts trompeurs et ils sont façonnés pour
ne pas offenser les juifs antisionistes et même les juifs en
général. Ce fait politique surréaliste et macabre explique
pourquoi le mouvement de solidarité avec la Palestine a échoué à
tenir sa promesse sur tous les fronts sans exception, excepté bien
sur un front : avec le soutien de sionistes libéraux tels que
Soros, le mouvement de solidarité avec la Palestine est à présent
une petite affaire industrielle qui réussit plutôt bien à se
maintenir en place. Le résultat absurde est que l’industrie
émergente de solidarité avec la Palestine profite en réalité de
l’intensification constante de la crise en Palestine – plus la
situation sur le terrain se détériore, plus cette industrie pompe
de financement.
Je
suppose que si nous voulons saisir le sens de cette constante
régression, la dissimulation et le refoulement sont évidemment les
mots-clefs.
La
dissimulation et le refoulement conduisent à l’immobilisme. C’est
exactement ce que nous voyons en Palestine et depuis un certain temps
– un siècle de lutte qui a conduit à un échec complet. Le
mouvement de solidarité avec la Palestine est maintenant plus
éloigné que jamais de la compréhension du sionisme, d’Israël et
du conflit. Le soi-disant « mouvement » est englué dans
un marécage terminologique boueux qui entraîne une paralysie
intellectuelle et spirituelle.
C’est
exactement le point où la vérité et la recherche de la vérité
entrent en jeu. Le rôle de l’intellectuel et de l’artiste est de
révéler ce qui est caché. De voir en face ce qui fait mal et de
creuser l’essence. Cette recherche d’essentialité est similaire
au rôle du psychanalyste qui fouille dans le domaine de
l’inconscient.
Quand
on vient à la Palestine on doit saisir, une fois pour toutes, ce que
représente l’État juif. Nous avons à comprendre ce que sont le
judaïsme et la judéité. Nous devons appréhender qui sont les
juifs, ce qui les unifie et vice-versa. Nous devons apprendre les
relations entre ces différentes catégories et le sionisme et c’est
seulement là que nous pourrons être prêts à formuler des pensées
pragmatiques et pratiques sur le sionisme, l’État juif et ses
lobbies. Lorsque nous serons prêts à le faire, nous pourrons aussi
comprendre le rôle des groupes réservés aux juifs au sein du
« mouvement » de solidarité. Nous pourrons saisir
comment ils ont formaté le discours et supprimé la vérité en
dominant notre langue et en restreignant nos libertés
intellectuelles. Lorsque nous serons familiers avec la culture,
l’idéologie et la politique tribales juives, nous pourrons aussi
appréhender le rôle du « Shabbat goy », le
concierge qui effectue les services que les juifs préfèrent laisser
auxgoyim.
Mais
notre rôle ne s’arrête pas là. Nous devons aussi comprendre ce
que signifie la Palestine. Comment est-il possible que les
intellectuels palestiniens régressent au lieu de progresser ?
Comment est-il possible que dans les années 1970 les Palestiniens
représentaient la première guérilla mondiale, mais plus
maintenant ? Que s’est-il passé et pourquoi ? Que
veulent les Palestiniens ? Pouvons-nous même parler des
Palestiniens ou sont-ils une société fragmentée qui est divisée
géographiquement, culturellement, spirituellement, politiquement et
idéologiquement ? Et s’ils sont divisés, qui les maintient
dans cette division ? Y’a-t-il quoi que ce soit qui puisse les
unir ?
Je
crois que la politique juive progressiste associée à la gauche
non-dialectique sont à blâmer pour ce désastre politique et cette
impuissance terminologique. Nous avons affaire à un dispositif de
dissimulation qui abandonne le futur juste pour entretenir un écho
lointain d’une idéologie du XIXe siècle en pleine déliquescence.
Il est là pour alimenter l’oubli de l’Être. Il est là pour
nous maintenir à distance de la réalité tragique que nous vivons
au moyen d’un refoulement intellectuel et spirituel.
Quand
le Orwell de 1984 écrivit à propos de la
« novlangue », il avait en tête la Grande-Bretagne. Il
avait anticipé l’impact accablant des soi-disant esprits
progressistes qui l’entouraient. Il pouvait prédire où les
gardiens du politiquement correct allaient peut-être nous conduire.
Et – il y a une raison à cela – il fit d’Emmanuel Goldstein la
fausse icône dissidente imaginaire.
Le
message que je voudrais vous faire passer aujourd’hui est simple :
la vraie libération est la capacité d’apprendre à penser,
d’apprendre à être intrigué et furieux. La libération consiste
à dévoiler ce qui est caché, à penser et re-penser, à
considérer, re-considérer, et réviser. Penser c’est viser
l’essence, au cœur des choses, au niveau catégoriel. Penser c’est
être capable de distinguer entre les symptômes et la maladie. Se
libérer c’est couper les ponts de manière compulsive et
passionnée et en supporter les conséquences. Se libérer c’est
poursuivre la vérité sans relâche. C’est à ce moment exact que
la douleur devient satisfaction."
Bonjour Messaoud
RépondreSupprimerL'analyse de Gilad Atzmon est d'une lucidité remarquable et la faillite du mouvement de libération Palestinien qu'il décrit ici est simplement monumentale. Il faudrait un autre Gilad Atzmon pour décrire l'autre Israël, celui des Al Saoud. Les propos d'Al Walid, celui que René Naba a appelé le tycoon de la génération de la relève, font date et expliquent tous les revers passés et à venir.
http://www.algerie1.com/actualite/nous-sommes-avec-israel-contre-liran-reconnait-le-prince-al-walid-ben-talal-ben-abdel-aziz/
Salut Z.O.
RépondreSupprimerOui, la force intellectuelle et le courage ne font pas défaut à cet homme si attachant qu'est G. Atzmon qui ose penser contre l'ordre du sang, l'ordre de la tribu. Quant aux Al Saoud, leur relève (Al Walid et Bandar) dévoile enfin la vérité de cette tribu maudite. Dans l'article "Sous le pavé syrien..." -sur ce même blog- j'ai rapporté l'information donnée par des médias russes à propos de la rencontre Poutine-Bandar. Sidérant en même temps que très éclairant.
L'homologie entre l'Etat juif et l'Arabie saoudite réside dans la nature du processus de légitimation international qui est menée par chacun des deux Etats : par le sionisme diasporique, l'Etat juif fonde et renforce sa légitimité; par le wahabisme, les Saoud fondent et renforcent leur légitimité en tant que gardiens des Lieux saints de l'islam (confondus avec la vérité du dogme dans l'esprit des simples croyants). Cela étant, l'Etat juif ne se fait aucune illusion sur cette alliance "objective" entre lui et les Saoud tant il se méfie comme de la peste de ceux qu'il appelle les sunnites, ces musulmans pas enclins du tout à se transformer en mouton à cinq pattes tel que le rêve l'Etat juif : le musulman sioniste.
Une phrase a sauté après (...simples croyants) : dans les deux cas, il s'agit d'une légitimation par ancrage dans un lieu sacralisé (terre promise - lieux saints).
RépondreSupprimernous avons donc affaire à une ligue constituée de ceux qui ont volé le premier lieu saint et de ceux qui ont volé les deux autres. Chacun des deux truands à inventé une idéologie : le wahhabisme et l'antisémitisme mais aussi de redoutables appareils qui s'épaulent en toute circonstance. La première est orientée vers les musulmans et la seconde vers tous les autres. C'est devant ces centrifugeuses que l'intellectuel piétine et fiche sa tête dans ses chaussettes. Gramsci et Althusser offrent pourtant suffisamment de clefs pour détraquer cette mécanique.
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