Explication : Hamrouche a été chef du protocole du président Bendjedid et il apparaissait souvent à côté de lui tenant un parapluie déployé au-dessus de la tête du chef. |
Donc, Hamrouche a fait
pschiiiitt. Il ne présente pas sa candidature à l'Odjaq pour être
éventuellement désigné Dey de la Régence et appelle -prudemment-
de ses vœux la destitution du Dey actuel par les jeunes Janissaires
(ce qui est un pléonasme puisque yenni ceri veut précisément
dire nouvelle milice). Cela étant, les médias
algériens (on peut légitimement se demander si cette expression est
appropriée tant pullulent les policiers déguisés en journalistes)
et autres chroniqueurs et politiciens qui ont encensé « l'homme
du consensus » ne se sont apparemment pas aperçus que
Hamrouche ne s'est à aucun moment adressé à la société civile
mais seulement et constamment à l'Odjaq (que le sociologue pertinent
et efficace, Mohamed Hachemaoui, par ailleurs universitaire-chercheur
vrai -pas de ces faux chercheurs qui ne cherchent rien et ne trouvent rien mais qui plastronnent-, appelle « le collège des prétoriens »).
Que le peuple soit ainsi mis aux abonnés absents ne gêne personne
car, au fond de soi, chaque Algérien est pénétré de l'idée que
rien ne sera possible sans violence et qu'à ce titre, force restera
toujours aux porteurs d'armes. En d'autres termes, Hamrouche s'est
adressé par-dessus la tête des Algériens à ses pairs soudards, à
son club, un entre-soi où la piétaille est une variable
d'ajustement que l'on articule seulement à l'occasion des grands
règlements de compte.
Un homme, toutefois, a
osé s'en prendre à Hamrouche et à Benflis : 'Ali Yahia
'Abdennour. Sur le site électronique TSA, 'Ali Yahia estime que les
deux susnommés sont incapables de réformer le système car ce sont
justement des hommes du système. Première contre-vérité :
les hommes d'un système sont tout aussi capables que d'autres de le
faire exploser, l'essentiel étant de savoir s'ils en tireraient
profit et dans quelles proportions : l'exemple de l'ex-URSS s'offre
comme cas d'école pour ceux qui veulent se donner de la peine et
réfléchir un tant soit peu au lieu de dévider des âneries.
La seconde n'est pas à
proprement parler une contre-vérité mais plutôt une contradiction
interne : 'Ali Yahia s'exonère un peu trop rapidement de son
appartenance à ce qu'il appelle le « système » :
n'a-t-il pas été ministre de l'Agriculture et de la Réforme
agraire de Boukharrouba en 1967 ?
[En visite dans mon
village, Rio-Salado, en cette année 1967 justement, 'A.Y. avait
inspecté le domaine autogéré anciennement « Germain », autrement appelée "La Mitidja", immense hacienda entre Oued El Malah et Chaabat El Leham. Au cours de
son inspection, il s'en était pris à un ouvrier et l'avait
violemment giflé. La chose me fut rapporté par les ouvriers du
domaine auxquels j'avais donné des cours d'alphabétisation et
expliqué les Décrets de mars 1963 portant autogestion dans les
locaux de « ma » MJC (cf sur ce blog L'été
meurtrier). Cet homme s'est fait défenseur des
droits humains...]
Mais il y a peut-être
une autre explication à cette sortie de 'A.Y. : il ne peut pas
dire que Hamrouche et Benflis sont disqualifiés pour diriger
l'Algérie car ils appartiennent au clan de l'est ; il ne le
peut pas parce qu'il a un bœuf sur la langue, étant lui-même un
homme de clan (de secte si l'on veut) puisqu'il est farouchement
berbériste. J'ai rapporté ici même (cf article « Gouverner
par le complot ») comment son sectarisme a ruiné les efforts
unitaires pour édifier une ligue des droits de l'homme vraiment
représentative.
L'Algérie, semblable à
ce taxi clandestin bourré de passagers tous aussi escrocs les uns
que les autres (le magnifique film de Bénamar Bakhti, « Le
clandestin », avec un 'Othmane 'Ariouet sublime en faux
docteur et une Ma Messaouda en faux moudjahid), va cahin-caha vers son destin : un règlement de
comptes final de type western yankee (dernière scène désopilante du
film).
Pour avoir vécu sous le
joug pluriséculaire d'un despotisme asiatique, celui des Mamelouks et celui des
Janissaires, est-il si étonnant que l'Égypte et l'Algérie suivent
le même chemin de perdition ? Celui de l'idolâtrie de l'armée.
« El Guich el misri el 'Azim » pour les Égyptiens et
« Notre glorieuse ANP, digne héritière de l'ALN » pour
nous. Antiennes meurtrières, mensongères et stériles qui empêchent une nation de devenir adulte.
Salut Messaoud
RépondreSupprimerMaitre Ali Yahia Abdennour, cet énigmatique défenseur des droits de la veuve sans orphelins, n'a pas tiré sur le lieutenant-colonel Mouloud Hamrouche et le civil assimilé Ali Benflis, par ailleurs défenseur de la vieille fille, seulement. Il a profité de cette occasion pour planter une lame de couteau dans le dos du général Benyelles et une autre dans celui du civil assimilé Taleb-Ibrahimi qui venaient tout juste de publier un truc au bas duquel figurent les trois signatures dont celle du Maitre. Ce sont là les mœurs des individus qui appartiennent aux sous-systèmes.
Salut ZO,
RépondreSupprimerEh oui, comme je te le disais ailleurs, chez ces gens-là, on ne connaît pas le principe de non-contradiction. Qui ne se souvient de Chadli Bendjedid déclarant : "Un pays qui n'a pas de problèmes n'est pas un pays. Mais nous, grâce à Dieu, nous n'avons pas de problème !"
On peut donc affirmer une chose et son contraire en même temps et poignarder (dans le dos, évidemment, notre homme étant coutumier du fait) ceux avec qui on vient de signer une déclaration commune.