Partie 3 : La Guerre froide*
Illustration : le USS Liberty, toujours à flot, au grand dam d’Israël,
après plus d’une heure de mitraillage et torpillage le 8 juin 1967
Fonder d’Israël
Dans
ses Mémoires publiés en 1956, Harry Truman
commente en termes éloquents mais passablement hypocrites les
circonstances du vote à l’Assemblée générale des Nations unies
de la résolution du 27 novembre 1947 en faveur du plan de partage de
la Palestine :
« Les faits prouvent que non seulement, il y a eu des pressions autour des Nations unies sans pareil à tout ce qui s’était jamais vu auparavant, mais encore, la Maison Blanche subissait elle aussi un harcèlement incessant. Je pense n’avoir jamais vu autant de pressions et de propagande ciblant la Maison Blanche qu’à cette époque-là. L’opiniâtreté de certains dirigeants extrémistes du sionisme — animés par des desseins politiciens et proférant des menaces politiques — me perturbait et m’irritait. Certains suggéraient même que l’on exerçât des pressions sur des nations souveraines afin qu’elles aillent dans le sens d’un vote favorable à l’Assemblée générale [1]. »
Pourtant,
non seulement Truman soutint le plan de partage, mais le 15 mai 1948,
il reconnut l’État d’Israël dix minutes après l’annonce de
sa déclaration d’indépendance, sans émettre la moindre
condition. Cette décision allait contre les recommandations de son
secrétaire d’État George Marshall et de son secrétaire à la
Défense James Forrestal. En se fondant sur des documents révélés
par la Truman Library en 2003, la Jewish
World Review montre
que « Truman
l’a fait pour sauver sa peau »,
c’est-à-dire avec l’objectif de s’assurer les faveurs du
fameux « vote juif » (une demi-fiction savamment
entretenue par les élites sionistes pour augmenter leur pouvoir
d’influence) mais aussi en échange de financements pour sa
campagne de réélection. Le mécène sioniste Abraham Feinberg
(président de l’association de levée de fonds Americans for
Haganah Incorporated), ne fit pas mystère d’avoir financé la
campagne de Truman dans un témoignage enregistré pour la Truman
Library en 1973 [2].
Un
an après sa reconnaissance de l’État juif, le 28 mai 1949, Truman
exprime au gouvernement de Ben Gourion sa « profonde
déception devant le refus d’Israël de faire aucune des
concessions désirées sur les réfugiés et les frontières ».
Il demande le retrait d’Israël aux frontières accordées par
l’ONU et, dans un style pathétique d’impuissance, prévient
qu’en cas de refus, « les
États-Unis seront, à regret, forcés de conclure qu’une révision
de leur attitude envers Israël est devenue inévitable ». Truman
reçoit dix jours plus tard une réponse lui indiquant que « la
guerre a prouvé que certaines zones non comprises originellement
dans la part de l’État juif étaient indispensables à la survie
d’Israël ».
Quant aux réfugiés palestiniens, ils étaient « membres
d’un groupe agresseur vaincu dans une guerre déclenchée par
lui [3] ».
- Truman reçoit un rouleau de la Torah de Weizmann, en visite à Washington en mai 1948, quelques jours après la déclaration d’indépendance d’Israël
Par
sa déclaration d’indépendance, le nouvel État se définit comme
« un
État juif en terre d’Israël qui portera le nom d’État
d’Israël ».
Cette terminologie a trois implications. Premièrement, en se donnant
pour territoire « la
terre d’Israël »
(Eretz
Israel),
sans précision de frontières, Israël affirmait implicitement sa
politique expansionniste et annexionniste. Ben Gourion avait
d’ailleurs prévenu : « Nous
voulons la Terre d’Israël dans sa totalité. »
Moins d’un mois après le vote du plan de partage, il avait déclaré
ses frontières « non
définitives » [4].
Deuxièmement, en se définissant comme « État
juif »,
Israël a inscrit dans son certificat de naissance la discrimination
raciale et, compte tenu de ses visées expansionnistes, le
« nettoyage ethnique » [5].
Troisièmement, en nommant leur pays « Israël », les
sionistes incluent implicitement tous les juifs comme citoyens, comme
ils le préciseront par la « loi du Retour » du 5 juillet
1950. Jusqu’à la fondation de l’État juif, « Israël »
était en effet une désignation de la communauté juive
internationale (les « Israélites »), par exemple lorsque
leDaily
Express britannique
titrait en mars 1933 : « L’ensemble d’Israël à
travers le monde s’unit pour déclarer une guerre économique et
financière contre l’Allemagne [6] ».
Sous couvert de redonner à leur nation son nom antique, les
sionistes donnent en réalité à « Israël » un sens
nouveau. Les deux notions (l’Israël national et l’Israël
international) se confondent virtuellement, puisque tout juif du
monde est citoyen de droit de l’État d’Israël. Ainsi est tissé
un lien très fort avec la Diaspora, dont les deux plus grandes
communautés se trouvent aux USA et en URSS.
Exploiter la Guerre froide
Étant
admis que la reconnaissance internationale de l’État juif en 1948
n’est pas l’aboutissement mais seulement une étape du projet
sioniste, et constatant que cette étape, comme la précédente, n’a
pu être accomplie qu’à l’issue d’une guerre mondiale, on
comprend bien que les stratèges sionistes, Ben Gourion en tête,
s’attachent dès 1948 à préparer les conditions de l’expansion.
Cependant, le fait d’être maintenant membre de la communauté des
nations modifie la stratégie de triangulation. Tant qu’Israël
n’avait pas d’État, elle pouvait se contenter d’agir au niveau
de la politique profonde et rester dans les coulisses des champs de
bataille. C’est plus difficile avec un État. En 1948, Israël a
besoin d’une situation internationale suffisamment tendue et
instable pour générer les conditions de ses annexions de
territoire, en évitant que ce conflit franchisse le stade de la
guerre déclarée.
Une
telle guerre larvée permet toutes les duplicités. Et c’est déjà
en faisant miroiter une alliance aux deux camps de la Guerre froide
que fut obtenue la reconnaissance d’Israël. On perçoit
aujourd’hui Israël comme un allié des États-Unis, mais il faut
se souvenir qu’en reconnaissant l’État juif en 1948, Staline
avait de bonnes raisons d’espérer qu’Israël pencherait du côté
soviétique, car le parti travailliste israélien, fondateur et
majoritaire, se voulait socialiste et collectiviste. L’État
d’Israël obtint donc des Soviétiques l’armement sans lequel il
n’aurait pas survécu aux attaques des pays arabes en 1948, tandis
que les États-Unis respectaient au contraire l’embargo sur les
armes décidé par l’ONU. Les armes venaient de Tchécoslovaquie,
où le grand arsenal Skoda était passé des mains nazies aux mains
communistes. Par ailleurs, plus de deux cent mille juifs, issus
principalement de Pologne, mais aussi de Roumanie, Hongrie et
Bulgarie, furent autorisés à émigrer en direction de la Palestine,
après le retrait des Britanniques, durant les années 1948-1952.
Dans l’esprit de Staline, cette émigration devait tisser des liens
forts entre Israël et le bloc communiste. Ce fut le cas, mais dans
un sens et avec une ampleur qu’il n’anticipait pas.
Lorsque
Golda Meir (née Mabovitch à Kiev) s’installe à Moscou en tant
que première ambassadrice d’Israël en 1948, son arrivée suscite
parmi la population juive un enthousiasme suspect : 50 000
juifs l’imitent en se rendant à la synagogue, et « chacune
de ses apparitions publiques fut accompagnée par des témoignages
massifs d’identification des juifs soviétiques avec Israël »,
rapporte Yuri Slezkine [7].
Staline s’inquiète également de la loyauté des juifs soviétiques
en cas de guerre contre l’Amérique, où beaucoup ont de la
parenté [8].
Il commence à réprimer la résurgence d’un nationalisme juif dès
novembre 1948, en faisant arrêter les leaders de l’influent Comité
juif antifasciste, et en faisant fermer de nombreuses institutions
juives dans le pays.
C’est
le début d’une campagne antisoviétique sans précédent en
Occident. Le prétexte est l’affaire des « docteurs juifs » :
l’emprisonnement, le 15 janvier 1953, de neuf médecins, parmi
lesquels sept juifs, accusés par Staline de complot
d’empoisonnement. « Staline
va réussir là où Hitler a échoué »,
s’inquiète Commentary,
organe de presse de l’American Jewish Committee [9].
Le 11 février, l’URSS rompt ses relations diplomatiques avec
Israël, qui devient de
facto l’allié
des US. C’est dans ce contexte que Staline meurt subitement, au
matin du 6 mars 1953, à l’âge de 74 ans, officiellement d’une
hémorragie cérébrale.
La
Diaspora américaine, elle, ne rencontre aucun obstacle au
renforcement de ses liens avec Israël. En des termes révélateurs,
Benjamin Ginsberg écrit que dans les années 50, « un
compromis s’est installé entre l’État juif en Israël et l’État
juif en Amérique ».
Il signifie par là que les juifs américains ne sont plus
culpabilisés par les sionistes pour leur refus d’émigrer en
Israël, mais au contraire perçus comme des soutiens indispensables
d’Israël. Alfred Lilienthal, juif américain antisioniste, écrit
en 1953 que chez les juifs américains, « le
culte de l’État d’Israël est en train d’évincer le culte de
Dieu [10] ».
- Eisenhower en couverture du magazine Timele 3 novembre 1952
Après
Truman, c’est le général Dwight Eisenhower qui est élu président
en novembre 1952. Bien qu’étant jusqu’alors membre du Parti
démocrate de Roosevelt, c’est sur le ticket républicain qu’il
s’est présenté, sur l’invitation d’une faction qui veut ainsi
faire barrage au leader naturel du Parti républicain, Robert Taft,
un sénateur qui avait protesté contre le soutien militaire et
économique à l’URSS par Roosevelt, et qui, en 1948, avait déclaré
que les procès de Nuremberg violaient les principes élémentaires
de la justice. Taft s’était ensuite opposé à la formation de
l’OTAN en 1949. Eisenhower, lui, venait d’être nommé premier
commandant en chef de cette alliance militaire. Il sera le président
de la Guerre froide, et ses deux discours inauguraux (janvier 1953 et
1957) sont entièrement consacrés à ce sujet. Il sera également le
premier d’une longue série de présidents américains à s’engager
pour Israël durant sa campagne électorale :
« L’État d’Israël est l’avant-poste de la démocratie au Moyen-Orient et chaque Américain aimant la liberté doit se joindre à l’effort pour assurer à jamais l’avenir de ce nouveau membre de la famille des nations [11]. » (16 octobre 1952)
Pousser Nasser dans le camp soviétique
En
1948, les pays arabes voisins d’Israël s’étaient révélés
inaptes à menacer sérieusement l’intrus israélien, en raison de
leurs dissensions, corruptions et trahisons. Mais en 1952, un ennemi
plus redoutable se dresse en la personne du colonel Abdul Gamal
Nasser. Il est d’autant plus un obstacle à l’expansionnisme
israélien qu’il est prêt à reconnaître Israël dans les
frontières de l’ONU. De plus, il est idéologiquement
anticommuniste, comme l’immense majorité des Égyptiens ;
s’il s’entendait avec les Américains, ceux-ci risqueraient
d’appliquer des pressions diplomatiques et économiques
irrésistibles pour forcer Israël à signer une paix sur une base
territoriale jugée insuffisante. La stratégie sioniste est donc
d’importer la Guerre froide dans le Moyen-Orient, en amarrant
Israël au camp atlantiste et repoussant l’Égypte dans le camp
communiste.
À
court terme, l’intérêt d’Israël est de faire échouer les
négociations entre Nasser et les Britanniques pour la cession à
l’Égypte du canal de Suez, prévue en 1956 par l’accord passé
vingt ans plus tôt. Durant l’été 1954, quatre jours avant que la
délégation britannique se rende au Caire pour préparer le retrait,
des juifs égyptiens entraînés en Israël commettent contre des
cibles britanniques plusieurs attentats à la bombe, aussitôt mis
sur le compte des Frères musulmans. Le but, dans les termes du chef
du Renseignement militaire Benjamin Givli, était de « briser
la confiance de l’Occident dans le régime[égyptien] actuel [12] ».
Dan Kurzman, biographe complaisant de Ben Gourion, explicite l’idée :
« Pourquoi ne pas faire sauter une propriété américaine ou britannique en Égypte ? Washington et Londres penseraient que Nasser est incapable de contrôler les Frères musulmans ou les communistes. Et s’il leur tombe dessus, tant mieux. Ils pourront se venger et il n’y aurait pas de fin à la violence en Égypte. Est-ce que la Grande-Bretagne laisserait le canal de Suez stratégique entre les mains d’une nation en flammes ? Est-ce que l’Amérique le permettrait ? Probablement pas [13]. »
- Le ministre de la Défense Pinhas Lavon (à gauche) et le chef d’état-major Moshe Dayan en 1953
L’opération échoue en raison de l’interpellation d’un des poseurs de bombes, conduisant à l’arrestation de douze autres agents israéliens. Le scandale qui en résulte, désigné comme l’ « affaire Lavon » (du nom du ministre de la Défense tenu responsable), divise la classe politique israélienne. Moshe Sharett, Premier ministre en 1954 et 1955, incarne une tendance respectueuse du droit international, en opposition avec le clan de Ben Gourion qui, écrit Sharett dans son journal, « élève le terrorisme au niveau d’un principe sacré [14] ». Tout est bon, aux yeux des faucons, pour saboter le dialogue qui s’ouvre entre Sharett et Nasser. Prenant prétexte de la mort d’un Israélien durant une opération d’infiltration par des Palestiniens — sur les terres qu’on leur avait volées —, Ariel Sharon attaque Gaza le 28 février 1955, ce qui oblige Nasser à rompre les négociations avec Sharett, et force ce dernier à la démission. Ben Gourion et les faucons reprennent le contrôle.
Prenant
conscience que ses seules chances de paix reposent sur sa capacité à
répondre aux attaques d’Israël, Nasser s’efforce de convaincre
les États-Unis de lui vendre des armes, mais rejette la condition
que lui impose le secrétaire d’État John Foster Dulles de
s’engager dans une alliance formelle qui serait inacceptable aux
yeux de son peuple. Bien qu’anticommuniste, Nasser n’a d’autre
alternative que d’accepter l’offre concurrente des Soviétiques
qui, elle, est généreuse et moins contraignante : en septembre
1955, il passe un contrat avec l’URSS pour l’achat d’armes via
la Tchécoslovaquie. C’est le signal d’une intense campagne
sioniste pour décrédibiliser Nasser aux yeux de l’Occident, en
tant que danger pour la stabilité du Moyen-Orient et, inversement,
présenter Israël comme le seul allié sûr au Moyen-Orient. Ben
Gourion envoie le 14 février 1956 une lettre ouverte à Eisenhower,
diffusée dans toute la communauté juive américaine, exigeant une
aide à l’armement d’Israël.
En
juillet 1956, les États-Unis annoncent l’arrêt de leur
financement du haut barrage d’Assouan (décision imposée par « le
puissant lobby américain du coton »,
si l’on devait croire Wikipedia [15]),
ce qui fait s’écrouler le plus ambitieux projet de Nasser pour
moderniser l’Égypte. En réponse, Nasser nationalise le Canal. En
octobre, Israël signe avec les Britanniques et les Français un
accord secret, connu sous le nom de « protocole de Sèvres »,
visant à reprendre à Nasser la zone du Canal et, si possible, le
renverser. Le plan machiavélique est le suivant : 1. Israël
attaquera l’Égypte et occupera la Péninsule du Sinaï ; 2.
la Grande-Bretagne et la France exigeront un cessez-le-feu immédiat
maintenant les troupes israéliennes à l’intérieur de l’Égypte ;
3. Nasser refusant l’ultimatum, des troupes anglaises et françaises
seront envoyées avec l’apparence du bon droit. L’offensive est
déclenchée le 29 octobre 1956, en comptant sur le fait
qu’Eisenhower est alors en pleine campagne de réélection. C’est
alors que Krouchtchev proteste vigoureusement et menace d’intervenir.
À raison probablement, Eisenhower le prend au sérieux et se joint à
sa protestation, tout en blâmant publiquement les Britanniques et
les Français plutôt que les Israéliens. Israël est forcé de
quitter le Sinaï.
C’est
un échec pour les annexionnistes israéliens, qui en tirent une
leçon : à l’avenir, s’arranger pour ne plus jamais
apparaître comme l’agresseur. Mais l’alliance militaire de
Nasser avec les Soviétiques est une aubaine qu’il faut continuer
d’exploiter. Par conséquent, en attendant de recréer une
situation de crise, il faut veiller à ce que la Guerre froide se
prolonge. Par tous les moyens. Eisenhower étant devenu moins
conciliant (comme tous les présidents en fin de mandat), il faut
attendre les élections de 1960. Le candidat qui a les faveurs du
réseau sioniste est Lyndon Johnson, qui est financé depuis 1948 par
Abraham Feinberg.
Assassiner Kennedy
La
victoire de John Kennedy est une surprise et une déception. Pour
commencer, le clan Kennedy, catholique et irlandais, ne passe pas
pour philosémite. Dans son livre Profiles
in Courage (1956),
John avait professé son admiration pour le sénateur Robert Taft,
qui avait sacrifié sa carrière en dénonçant les procès de
Nuremberg. La sympathie de Kennedy pour le « nationalisme
arabe », proclamée dans son fameux « Discours algérien »
devant le Sénat en 1957, est plus inquiétante encore [16].
Dès ses premiers mois en fonction, Kennedy s’engagea par écrit
auprès de Nasser et d’autres chefs d’États arabes à faire
appliquer la Résolution 194 de l’ONU prévoyant le retour des
réfugiés palestiniens.
En
1963, la politique extérieure de Kennedy prend un tournant
désastreux pour l’expansionnisme israélien. D’une manière
secrète au début (par une correspondance directe avec Khrouchtchev,
à l’insu des appareils militaires et diplomatiques), puis de plus
en plus publique à partir de son « Discours de la paix »
du 10 juin 1963 (traduit dans la Pravda),
Kennedy élabore ce qui devient sa principale ambition historique :
mettre un terme à la Guerre froide. De nombreux historiens admettent
aujourd’hui que, si Kennedy avait bénéficié d’un second mandat
jusqu’en 1968, Khrouchtchev et lui auraient probablement mis fin à
la course à l’armement et établi les conditions d’une paix
durable. Trois jours avant sa mort, ayant signé le premier traité
de limitation des essais nucléaires, Kennedy confiait à Bill Walton
avoir l’intention « d’être
le Premier président américain à visiter le Kremlin, aussitôt que
lui et Khrouchtchev seraient parvenus à un nouvel accord sur le
contrôle des armes [17] ».
Fin 1963, Kennedy avait aussi pris la décision d’évacuer du
Vietnam la totalité du personnel militaire américain (composé à
l’époque seulement de 15 000 « conseillers
militaires ») et signait à cet effet la directive NSAM-263.
Kennedy
voulait également engager l’Organisation des Nations unies dans un
programme de désarmement mondial. Il l’avait annoncé à
l’Assemblée générale des Nations unies dès le 25 septembre
1961. Naturellement, il était déterminer à faire échouer le
programme secret d’Israël de se doter de la bombe, dont l’avait
informé la CIA. Le bras de fer entre Kennedy et Ben Gourion sur ce
sujet a été révélé par deux livres retentissants : celui de
l’Américain Seymour Hersh, The Samson Option, en 1991,
puis celui de l’Israélien Avner Cohen, Israel and the
Bomb, en 1998. Dans sa critique du livre de Cohen, le journal
israélien Haaretz écrivait :
« Le livre conduit implicitement à la conclusion que, si Kennedy avait vécu, Israël ne disposerait probablement pas aujourd’hui d’une option nucléaire [18]. »
- Jacob Leon Rubenstein liquide le pigeon Oswald, dans un commissariat, sous l’œil des caméras
Quoi qu’il en soit, les preuves que l’assassinat de Kennedy fut orchestré par un réseau sioniste en collusion avec Johnson sont, il me semble, concluantes. Pour les trouver, il suffit de sortir du sentier battu de la piste d’Oswald. Oswald étant lepatsy (pigeon) de l’affaire, chercher la vérité dans sa biographie est à peu près aussi utile que s’intéresser à Ben Laden pour le 11 Septembre — c’est-à-dire pas totalement inutile, mais très accessoire. La recherche des vrais coupables doit plutôt se concentrer sur l’homme qui réduisit Oswald au silence deux jours après son arrestation, empêchant ainsi son jugement. Cette piste est le « chemin le moins fréquenté », et l’on comprend pourquoi : l’assassin d’Oswald, Jack Ruby, de son vrai nom Jacob Leon Rubenstein, était un homme de main du gangster de Los Angeles Mickey Cohen, qu’il connaissait depuis 1946. Cohen se passionnait pour la cause sioniste, à laquelle l’avait introduit le scénariste hollywoodien Ben Hecht. Détaillant dans son autobiographie son trafic des surplus d’armes américaines pour le compte de l’Irgoun après la Seconde Guerre mondiale, il explique :
« Je me suis tellement passionné pour Israël que j’ai mis de côté bon nombre de mes activités, je ne faisais plus rien d’autre que m’occuper de cette guerre de l’Irgoun [20]. »
Mickey
Cohen était en contact avec Menahem Begin, l’ancien chef
terroriste de l’Irgoun, avec qui, selon l’enquêteur de Police de
Los Angeles Gary Wean, il « passait
beaucoup de temps [21] ».
Le parrain de Mickey Cohen était Meyer Suchowljansky, dit Lansky,
lui aussi un sioniste convaincu et généreux contributeur à
l’Anti-Defamation League. Ainsi, un fil direct relie Jack Ruby, via
Mickey Cohen, au milieu terroriste israélien, et en particulier à
Menahem Begin, spécialiste des attentats sous fausse bannière. On
sait de plus que Ruby téléphona à Al Gruber, un associé de Mickey
Cohen, juste après l’arrestation d’Oswald ; il fait peu de
doute qu’il reçut à cette occasion une « offre qui ne se
refuse pas », comme le devine une de ses amies proches, Gail
Raven, strip-girl dans son Carousel Club de Dallas : « Il
n’avais pas le choix. […] Jack avait des patrons, comme tout le
monde [22]. »
À tous ces éléments s’ajoute encore ceci : peu avant sa
mort d’un cancer foudroyant en 1967, Ruby confia à son avocat
William Kunstler avoir tué Oswald « pour
les juifs »,
et fit la même confession à son rabbin Hillel Silverman [23].
« Le premier président juif »
L’assassinat
de Kennedy fut un coup d’État invisible. La Guerre froide fut
brutalement réactivée, et toute correspondance avec Khrouchtchev
interrompue (affaibli par cet échec, Khrouchtchev fut renversé en
1964 par l’arrière-garde stalinienne). Le 26 novembre, lendemain
des funérailles de Kennedy, Johnson enterre la directive NSAM-263 et
la remplace par une autre, NSAM-273, qui demande aux militaires
d’élaborer un plan « pour
que les États-Unis étendent la guerre au Nord [du
Vietnam] [24] ».
Plus
significativement, toutes les initiatives de Kennedy hostiles à
Israël furent stoppées nettes. Selon les termes choisis de
l’historien Stephen Green :
« L’évolution la plus significative pour le programme d’armement nucléaire israélien en 1963 eut lieu le 22 novembre sur l’avion volant de Dallas à Washington, lorsque Lyndon Johnson fut assermenté et devint le 36e président des États-Unis, après l’assassinat de John Kennedy. […] La Maison Blanche de Lyndon Johnson ne voyait pas de Dimona, n’entendait pas de Dimona, et ne parlait pas de Dimona [25]. »
Israël acquit sa première bombe vers 1967, et le public dut attendre 1986 pour l’apprendre. En plus de cela, sous Johnson, l’aide militaire à Israël atteignit 92 millions en 1966, plus que le total de toutes les années précédentes cumulées [26].
En 2013, l’Associated Press divulgua des enregistrements du Bureau ovale démontrant la « connexion personnelle et souvent émotionnelle » de Johnson avec Israël. Un article du 5 Towns Jewish Times publié sous le titre « Notre premier président juif Lyndon Johnson ? », après avoir rappelé le soutien de Johnson pour les juifs dans les années 1940 et 1950, conclut :
« Le président Johnson a fermement orienté la politique américaine dans une direction pro-Israël. »
L’article
mentionne également que :
« Des recherches dans l’histoire personnelle de Johnson indiquent que son intérêt pour le peuple juif est hérité de sa famille. Sa tante Jessie Johnson Hatcher, qui eut sur lui une influence majeure, était membre de la Zionist Organization of America. […] La lignée des mères juives peut être retracée sur trois générations dans l’arbre généalogique de Lyndon Johnson. Il fait peu de doute qu’il était juif [27]. »
Quoi
qu’il en soit, Israël peut maintenant mettre à exécution son
plan d’exploiter la Guerre froide pour annexer des territoires ;
Johnson, en s’appuyant sur les faucons du Pentagone et de la CIA
que Kennedy avait bridés, crée le climat de tension approprié pour
qu’Israël et ses relais médiatiques aux États-Unis puissent
diaboliser Nasser et renforcer son propre statut d’allié
indispensable. C’est en 1967, par la guerre des Six Jours,
qu’Israël parvient à tripler sa superficie, en s’étendant au
sud, au nord et à l’est. Ayant tiré la leçon de son échec de
1956, Israël parvient à créer l’illusion qu’elle agit en
légitime défense, en faisant passer des mouvements défensifs de
l’armée égyptienne pour des préparatifs d’agression. La presse
américaine joue le jeu, relayant le discours du premier ministre
Levi Eskhol, selon qui « l’existence
de l’État d’Israël tenait seulement à un fil, mais que les
espoirs des dirigeants arabes d’exterminer Israël ont été
anéantis [28] ».
Plusieurs haut-gradés israéliens révéleront plus tard la
supercherie, confirmée également par le Chef de cabinet et futur
premier ministre Yitzhak Rabin [29].
Le
mensonge israélien ne pouvait tromper le Renseignement américain,
mais Johnson avait donné son feu vert à l’attaque israélienne.
Avec l’aval de Johnson, James Angleton, chef du Israel Office de la
CIA et véritable taupe israélienne, se chargea de transmettre aux
Israéliens les positions précises des bases aériennes égyptiennes,
ce qui leur permit de réduire à l’impuissance l’aviation
égyptienne en quelques heures [30].
- Véhicules égyptiens détruits dans le Sinaï lors de la guerre des Six Jours
Couler le USS Liberty
Quatre
jours après le début de l’attaque israélienne, Nasser accepte la
demande de cessez-le-feu du Conseil de sécurité de l’ONU. C’est
trop tôt pour Israël, qui n’a pas encore atteint tous ses
objectifs. C’est alors que, le 8 juin 1967, a lieu l’attaque
du USS
Liberty,
un navire de la NSA, facilement reconnaissable par son large pavillon
américain, truffé de radar et non armé, stationné en eaux
internationales au large de la côte palestinienne. Durant 75
minutes, ce navire fut bombardé, mitraillé et torpillé par des
Mirage et trois torpilleurs israéliens, avec l’intention évidente
de le faire couler sans laisser de survivant (même les canaux de
sauvetage furent mitraillés). L’attaque, menée au départ par des
avions aux marques effacées, est conçue comme une opération sous
fausse bannière, qui aurait été mise sur le compte de l’Égypte
si elle avait réussie, c’est-à-dire si le navire avait été
coulé et son équipage exterminé. Des témoignages indiquent que
Johnson soutint cette option en intervenant personnellement pour
interdire à la Sixième Flotte stationnée à proximité de se
porter au secours du USS
Liberty,
après que l’équipage, malgré la destruction initiale de ses
émetteurs, eut réussi à lancer un SOS. Tout porte donc à croire
que l’attaque du USS
Liberty avait
été secrètement autorisée par la Maison Blanche, et si le
subterfuge de la faire endosser par les Égyptiens avait fonctionné,
les États-Unis y auraient pris prétexte pour intervenir
militairement aux côtés d’Israël [31].
L’affaire du USS
Liberty fut
étouffée [32].
Johnson accepta discrètement les excuses d’Israël pour son
« erreur » de cible. Mieux, il fit d’Israël le premier
client de l’industrie militaire américaine
.
.
Le
déploiement de la puissance israélienne contre l’Égypte armée
par l’URSS permit en effet à l’administration Johnson d’élever
Israël au rang d’atout stratégique dans la Guerre froide. « Pour
les élites juives américaines, le fait qu’Israël devienne un
allié des États-Unis était une véritable aubaine »,
explique Norman Finkelstein, car « les juifs se trouvaient
désormais sur la ligne de front, défendant les États-Unis — et
même “la civilisation occidentale” — contre les hordes arabes
rétrogrades. Alors qu’avant 1967 l’existence d’Israël
obligeait à conjurer le spectre de la double loyauté, l’État
juif se situait maintenant du côté de la super-loyauté. […] Après
la guerre de 1967, on pouvait vanter le dynamisme militaire d’Israël,
puisque ses fusils étaient pointés dans la bonne direction, celle
des ennemis de l’Amérique. Ses prouesses martiales pouvaient même
faciliter l’entrée dans les sanctuaires les mieux gardés du
pouvoir américain. »
Par conséquent, « après la guerre de 1967, les grandes organisations juives consacrèrent le plus clair de leur activité à consolider l’alliance entre les États-Unis et Israël [33] ». Coordonnés par la Conference of Presidents of Major American Jewish Organizations depuis 1956, ces 52 organisations constituent ce qu’on nomme par euphémisme le « lobby israélien », avec l’AIPAC à leur tête. Le contrôle sioniste sur les médias devient écrasant : le New York Times et leWashington Post, qui sont restés jusque-là ambivalents, deviennent ouvertement pro-Israël.
Le cœur d’un nombre toujours plus grand de juifs américains se met à battre pour Israël, et beaucoup pourront dire, comme le rabbin Abraham Joshua Heschel : « [jusqu’en juin 1967], je ne savais pas à quel point j’étais juif [34] ». Le judaïsme réformé, qui s’est jusqu’alors déclaré exclusivement religieux et non-sioniste, ne tarde pas à rationaliser cette nouvelle situation par une résolution de 1976 affirmant :
« L’État d’Israël et la diaspora, dans un dialogue fructueux, peuvent montrer comment un peuple transcende le nationalisme tout en l’affirmant, établissant ainsi un exemple pour l’humanité [35]. »
Dès
l’été 1967, les sionistes se mettent à penser tout haut à
l’étape suivante. Yitzhak Tabenkin, leader sioniste influent
depuis les années 1930, déclare peu après la guerre des Six
Jours :
« Le but de tout notre projet était, et demeure : un Grand Israël dans ses frontières naturelles et anciennes ; de la Méditerranée au désert et du Liban à la mer Morte — en tant que patrie retrouvée de tout le peuple juif. Voilà l’idéal sioniste originel. »
Ce
plan fut recommandé comme politique publique par des dizaines
d’Israéliens influents signataires du document « Pour un
plus Grand Israël » publié en septembre 1967 [36].
Après
la mort de Nasser en 1970, son successeur Sadate se lance avec la
Syrie dans une guerre contre Israël, dont l’objectif est de
récupérer les territoires illégalement occupés ; c’est la
guerre du Kippour, en octobre 1973. Sous l’influence de Kissinger,
Nixon sauve Israël du désastre par un approvisionnement en armement
quasiment illimité. Après la guerre, l’assistance militaire des
États-Unis à Israël se renforce. Sadate signe avec Israël les
accords de Camp David, qui mettent fin à la menace égyptienne, et
du même coup à la menace d’une coalition arabe.
Préparer la suivante
Dans
les années 70, la nouvelle relation décomplexée entre juifs
américains et Israël se traduit, au niveau de l’État profond,
par l’émergence du puissant groupe d’influence néoconservateur,
issu d’une intelligentsia juive qui se positionnait jusqu’alors à
l’extrême-gauche, mais qui investit désormais le Parti
républicain et prône le militarisme. Norman Podhoretz et Irving
Kristol, les deux chefs de file de ce mouvement, nous livrent
l’explication de leur « conversion » :
« Le soutien américain pour Israël dépendait de l’implication continue de l’Amérique dans les affaires internationales [37]. »
« Il est maintenant dans l’intérêt des juifs d’avoir un grand et puissant appareil militaire aux États-Unis. [...] il est important de garder un gros budget militaire, afin de pouvoir défendre Israël [38]. »
Les
néoconservateurs font leur première percée dans l’administration
sous le président Ford, avec notamment le fameux Team B présidé
par Richard Pipes et Paul Wolfowitz, qui produit des estimations
alarmistes de la menace soviétique, pour contrer les estimations
rassurantes de la CIA. Après la parenthèse Carter, les
néoconservateurs portent Ronald Reagan au pouvoir et sont
récompensés par une douzaine de postes à la Sécurité nationale
et aux Affaires étrangères.
Les
néoconservateurs, cependant, comprennent bien que l’idéologie
anticommuniste ne suffira pas à diaboliser les ennemis d’Israël,
car, en dépit du soutien de l’URSS pour le nationalisme arabe, le
monde arabo-musulman reste fondamentalement religieux et
anticommuniste. Sadate lui-même prend ses distances avec l’URSS et
s’appuie sur l’islam, laissant même le champ libre aux Frères
musulmans réprimés par Nasser. De plus, Carter a confié la
géostratégie états-unienne à Zbigniew Brzezinski, qui arme les
moudjahidins contre les Soviétiques en Afghanistan en 1979. Avec
succès : le retrait des Soviétiques d’Afghanistan en 1989
signe le déclin irrémédiable de leur puissance militaire. Les
néoconservateurs, en collusion avec les stratèges israéliens du
Likoud, ont déjà préparé l’après-Guerre froide, et mis
progressivement en place l’idéologie qui doit servir de prétexte
au prochain conflit ultime — non plus une guerre mondiale, mais une
guerre civilisationnelle. L’ennemi numéro un est maintenant
l’Irak, suivi de près par la Libye, la Syrie et l’Iran.
L’ « événement
catastrophique » destiné à faire basculer le monde dans le
« choc des civilisations » se prépare dès 1980. Et
comme il est tentant de prophétiser publiquement ce qu’on a tramé
en secret, Isser Harel, père des services secrets israéliens, le
fit en 1980 :
« Dans la théologie islamique, le symbole phallique est très important. Votre plus gros symbole phallique est New York City et le plus haut bâtiment sera le symbole phallique qu’ils [les terroristes islamiques] frapperont [39]. »
Harel
a certainement puisé sa notion de « théologie islamique »
dans le livre de l’Israélo-américain Raphael Patai, The
Arab Mind (1976). (Il est connu que la thèse de ce livre,
que les Arabes craignent par-dessus tout l’humiliation sexuelle, a
influencé les techniques d’interrogatoire des services secrets
israéliens.) En réalité, le « symbole phallique » n’a
aucune place dans la théologie islamique ; la prescience
d’Harel a donc une autre source. On est bon prophète quand on
tient les commandes.
Notes
[1]
Harry Truman, Mémoires, vol. 2 : Années d’épreuve et
d’espérance, Plon, 1956.
[2]
Sidney Zion, « Truman did it to save his own skin »,
Jewish World Review, 21 juillet 2003, cité dans Alfred Lilienthal,
What Price Israel ? (1953), Infinity Publishing, 2003,
p. xix-xx ; Richard McKinzie, « Abraham Feinberg Oral
History Interview » Truman Library, 23 août 1973,
sur www.trumanlibrary.org/oralhi...
[3]
Alan Hart, Zionism, The Real Enemy of the Jews, vol. 2 : David
Becomes Goliath, Clarity Press, 2013, p. 92.
[4]
Norman Finkelstein, Knowing Too Much : Why the American Romance
with Israel Is Coming to an End, OR Books, 2012, p. 278.
[5]
Ilan Pappe, Le Nettoyage ethnique de la Palestine, Fayard, 2006.
[6]
Alison Weir, Against Our Better Judgment : The hidden history of
how the U.S. was used to create Israel, 2014, k. 3280-94
[7]
Yuri Slezkine, Le Siècle juif, La Découverte, 2009, p. 460.
[8]
Kevin MacDonald, Separation and Its Discontents : Toward an
Evolutionary Theory of Anti-Semitism, Praeger, 1998, kindle 2013,
k. 2503-10.
[9]
Norman Finkelstein, L’Industrie de l’Holocauste. Réflexions sur
l’exploitation de la souffrance juive, La Fabrique éditions, 2001,
p. 20.
[10]
Alfred Lilienthal, What Price Israel ? (1953), 50th Anniversary
Edition, Infinity Publishing, 2003, p. 144.
[11]
« Eisenhower Says Israel is Democracy’s Outpost in Middle
East », sur www.jta.org.
[12]
Cité dans Noam Chomsky, The Fateful Triangle : The United
States, Israel, and the Palestinians, Pluto Press, 1999, p. 467.
[13]
Dan Kurzman, Ben-Gurion, Prophet of Fire, Touchstone, 1983, p. 372.
[14]
Livia Rokach, Israel’s Sacred Terrorism : A Study Based on
Moshe Sharett’s Personal Diary and Other Documents.
[15]
Article « Haut barrage d’Assouan ».
[16]
Arthur Schlesinger, A Thousand Days : John Kennedy in the White
House (1965), Mariner Books, 2002, p. 554.
[17]
James Douglass, JFK et l’Indicible. Il y a cinquante ans,
l’assassinat qui a changé le monde, Demi-Lune, 2013, p. 486.
[18]
Haaretz, 5 février 1999, cité dans Michael Collins Piper, False
Flag : Template for Terror, American Free Press, 2013, p. 54-55.
[19]
Michael Collins Piper, Final Judgment : The Missing Link in the
JFK Assassination Conspiracy, American Free Press, 6th ed., ebook
2005.
[20]
Mickey Cohen, In My Own Words, Prentice-Hall, 1975, p. 91-92.
[21]
Brad Lewis, Hollywood’s Celebrity Gangster : The Incredible
Life and Time of Mickey Cohen, Amazon, 2009, p. 56, 265-266,
287.
[22]
Michael Collins Piper, Final Judgment, op. cit., p. 133-155,
226 ;
jfkfacts.org/assassination/news/ex-flame-says-jack-ruby-had-no-choice-but-to-kill-oswald/
[23]
William Kunstler, My Life as a Radical Lawyer, Carol Publishing,
1994, p. 158 ; Steve North, « Lee Harvey Oswald’s Killer
‘Jack Ruby’ Came From Strong Jewish Background », The
Forward, 17 novembre 2013, sur forward.com
[24]
Laurent Guyénot, JFK-11 Septembre : 50 ans de manipulation,
Blanche/Kontre Kulture, 2014, p. 77-83.
[25]
Stephen Green, Taking Sides : America’s Secret Relations With
a Militant Israel, William Morrow & Co., 1984, p. 166.
[26]
Alan Hart, Zionism, The Real Ennemies of the Jews, vol. 3 :
Conflict Without End ? Clarity Press, 2010, p. 21-22.
[27]
Morris Smith, « Our First Jewish President Lyndon Johnson ?
– an update !! », 5 Towns Jewish Times, 11 avril 2013,
sur 5tjt.com
[28]
Discours à la Knesset le 12 juin 1967, cité dans Roger Garaudy, Le
Procès du sionisme israélien, Éditions Vent du Large, 1998
(www.archive.org),
p. 40.
[29]
Le Monde, 28 février 1968. Voir d’autres exemples dans Alan Hart,
Zionism, vol. 3, op. cit., p. 16-17.
[30]
Michael Howard Holzman, James Jesus Angleton, the CIA, and the Craft
of Counterintelligence, University of Massachusetts Press, 2008,
p. 153 ; Tom Mangold, Cold Warrior : James Jesus
Angleton, the CIA’s Master Spy Hunter, Simon & Schuster, 1991,
p. 318.
[31]
Robert Allen, Beyond Treason : Reflections on the Cover-up of
the June 1967 Israeli Attack on the USS Liberty, an American Spy
Ship, CreateSpace, 2012.
[32]
Voir le documentaire de 2014 USS Liberty : Le Jour où Israël
attaqua les États-Unis.
[33]
Norman Finkelstein, L’Industrie de l’Holocauste. Réflexion sur
l’exploitation de la souffrance des Juifs, La Fabrique éditions,
2001, p. 24-26.
[34]
Cité dans Kevin MacDonald, Separation and its Discontents, op. cit.,
k. 6343-50.
[35]
Cité dans Kevin MacDonald, Separation and its Discontents, op. cit.,
k. 5463-68.
[36]
Noam Chomsky, The Fateful Triangle, op. cit., p. 161 ;
Idith Zertal, Israel’s Holocaust and the Politics of Nationhood,
Cambridge University Press, 2005, p. 186-190.
[37]
Norman Podhoretz, Breaking Ranks : A Political Memoir, Harper &
Row, 1979, p. 336.
[38]
Philip Weiss, “30 Years Ago, Neocons Were More Candid About Their
Israel-Centered Views”, 23 mai 2007, sur
mondoweiss.net/2007/05/30_years_ago_ne
[39]
Interview donnée en 2004 à Michael Evans, cité dans Christopher
Bollyn, Solving 9-11 : The Deception that Changed the World,
2012, p. 71.
LAURENT GUYENOT
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Combien-de-guerres-mondiales-pour-Sion-38886.htmlLAURENT GUYENOT
Salut Messaoud,
RépondreSupprimerJ'ai pensé que cet article pourrait t’intéresser. Il contient des choses ahurissantes.
https://harakawahida.wordpress.com/%D9%85%D9%83%D8%AA%D8%A8%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D9%83%D8%AA%D8%A8-%D9%88%D8%A7%D9%84%D8%AF%D8%B1%D8%A7%D8%B3%D8%A7%D8%AA/%D8%AB%D9%88%D8%B1%D8%A9-%D9%8A%D9%88%D9%84%D9%8A%D9%88/%D8%AF%D8%B1%D8%A7%D8%B3%D8%A7%D8%AA-%D9%86%D8%A7%D8%B5%D8%B1%D9%8A%D8%A9-%D8%B9%D9%85%D8%B1%D9%88-%D8%B5%D8%A7%D8%A8%D8%AD/%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%84%D9%83-%D9%81%D9%8A%D8%B5%D9%84-%D8%A8%D9%86-%D8%B9%D8%A8%D8%AF-%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%B2%D9%8A%D8%B2-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B6%D9%88%D8%A7%D8%A1-%D9%88-%D8%A7%D9%84%D8%B8/
Salut ZO !
RépondreSupprimerMerci pour l'article; édifiant ! (mais nullement étonnant quand on est au fait de la genèse du salafo-wahabbisme). Et Boukharrouba qui croyait avoir mangé la cervelle de Fayçal ! La distance qui sépare la "hsira" du "jamaa" d'Héliopolis aux bancs des officines judéo-anglo-saxonnes est astronomique.
Si seulement il avait réussi à manger la cervelle de Mokhtar Ould Dada !
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